FRACTEUS matrice d'1 identité chaotique quantique / réflexion instable déformée évolutive aléatoire du je en mots / perceptions… MATRICE code source à multiples variables / dimensions connues et inconnues / coefficients espace temps indéterminés / ensemble apparemment ordonné / interface / témoignage… THEO BLAST sujet / terrain / 2 la matrice / je / est 1 / infinité (d') autre(s) / provisoirement définitif & définitivement provisoire…

 


Fragment autoportrait en bleu :

On m’a dit que j’étais beau, fin, intelligent. On m’a dit que j’avais de belles mains, de la distinction, de la délicatesse. On m’a dit que je savais écouter, que j’avais un corps désirable, que j’inspirais la confidence. On m’a dit que j’étais tendre, que j’étais doux. On m’a dit aimer ma tolérance et mon humour, parfois. On m’a dit que je sortais du lot et que j’étais différent. On a dit que j’étais efféminé, suffisamment pour vraiment aimer les femmes. On m’a dit que j’étais courageux, exigeant des autres et de moi-même. On m’a dit que j’étais subtil, sage parfois. On m’a dit qu’en m’écoutant on pouvait parfois penser que j’étais beaucoup plus vieux. On m’a dit qu’on trouvait aussi mon côté éternel adolescent charmant. On m’a dit aimer mes yeux, aimer mon ventre. On m’a dit que j’étais un bon amant, quelquefois. On m’a dit que je pouvais beaucoup donner. On m’a dit parfois que j’étais l’homme de leur vie. On m’a dit que j’écrivais bien. On m’a dit que j’étais émouvant. On m’a dit que je pouvais toucher les gens. On m’a dit que j’étais innocent, esthète, et qu’on aimait ma faculté de ne pas me souiller. On m’a dit que j’étais prévenant, attentif, idéal en bien des choses. On m’a dit que j’étais stimulant, que je stimulais les autres et les révélais au meilleur d’eux-mêmes. On m’a dit demander et aimer mes conseils. On a dit aimer ma bonne humeur. On a dit aimer mes générosités d’humeur. On a dit aimer ma vitalité. On m’a dit que j’étais un grand timide. On m'a dit que j'étais sensible. On m’a dit que j’étais rassurant.


Fragment autoportrait en noir :

On m’a dit que je faisais peur par trop d’exigence, que j’intimidais par trop de mystère, on m’a dit que je n’avais qu’un cœur de glace. On m’a dit que j’étais un vampire, que je me nourrissais de l’âme des autres. On m’a dit que j’avais trop de fierté et d’ego. On m’a dit que je ne faisais pas suffisamment de compromissions avec le réel. On m’a dit que j’étais un doux rêveur. On m’a dit que j’étais trop indépendant et chat. On m’a dit que je ne me laissais pas facilement toucher et me protégeais trop. On m’a dit que j’étais névrotique à force d’esthétisme. On m’a dit que j’étais un séducteur et un volage. On m’a dit que j’étais parfois paresseux en amour, que je ne me livrais pas assez. On m’a dit que je pêchais par paresse ou rapidité, parfois, en amour. On m’a dit que je parlais trop et coupais les phrases des autres. On m’a dit que je n’écoutais pas assez ou pas assez bien. On m’a dit que j’étais inaccessible. On m’a dit que je n’étais pas suffisamment adulte comme un adulte devrait être. On m'a dit que j'étais un gamin qui ne voulait pas grandir. On m’a dit que j’avais trop d’incertitudes. On m’a dit que j’étais trop cérébral ou intellectuel. On m’a dit que j’étais décalé. On m’a dit que j’avais arrêté mes études trop tôt. On m’a dit que mes écrits n’étaient que des brouillons. On m’a dit que l’écriture m’écartait de la vraie vie. On m’a dit que je n’étais pas assez musclé. On m’a dit que je ne me souciais pas suffisamment de ma santé. On m’a dit que je ne prenais pas soin de moi et fumais trop. On m’a dit que j’étais suicidaire. On m’a dit que j’étais égoïste. On m’a dit que j’étais inquisiteur. On m’a dit que j’étais inquiétant. On m'a dit que je manquais singulièrement de confiance en moi. On m'a dit que j'étais parfaitement névrosé. On m'a dit que j'étais paranoïaque. On m'a dit que je ne faisais confiance à personne.


Fragment autoportrait en nuances :

Je me suis dit que j’étais incertain. Je me suis dit que j’étais trop cérébral. Je me suis dit que je n’écoutais pas suffisamment les signes adressés par mon corps. Je me suis dit que j’étais timide au point d’être lâche. Je me suis dit que j’étais à 10 % de mes envies et espoirs en termes d’amant. Je me suis dit que je n’étais pas assez musclé, qu’il fallait que je fasse attention à mon ventre pour qu'il ne devienne pas bide. Je me suis dit qu’il fallait éviter de devenir aigri. Je me suis dit que j’étais paresseux. Je me suis dit que j’étais orgueilleux. Je me suis dit que je n’aimais pas mes pieds, ni mes jambes. Je me suis dit que j’étais un éternel insatisfait. Je me suis dit que j’avais des tendances au solipsisme ou encore à la schizoïdie. Je me suis dit que je vivais trop dans ma bulle. Je me suis dit que j'avais tendance à m'exclure du monde, à me construire des bunkers, à trop me protéger. Je me suis dit que j’étais trop morbide. Je me suis dit que j’étais contagieux. Je me suis dit que j’étais vraiment peu précoce. Je me suis dit que j’étais idiot. Je me suis dit "à quoi bon" un nombre incalculable de fois. Je me suis dit "pourquoi pas", de plus en plus. Je me suis dit aimer la vie, être sensible au miracle. Je me suis dit que j’étais homosexuel, hétérosexuel, bisexuel. Je me suis dit adorer les femmes. Je me suis dit je suis trop rêveur, trop virtuel, trop exigeant. Je me suis dit que j’étais ennuyeux. Je me suis dit que je n’avais pas assez de forces vitales en moi. Je me suis toujours dit que je préférais être seul que mal assorti. Je me suis dit espérons l’espoir fait vivre risquons la vie est risque et la plénitude récompense. Je me suis dit on naît seul on meurt seul le couple c’est être seul à deux. Je me suis dit je souhaite rencontrer celle que j’aimerai et qui m’aimera pour que le reste, mariage, enfants, et tutti quanti, n’en soit qu’un naturel découlement. Je me suis dit que j'étais incapable d'aimer. Je me suis dit que je n’avais aucun humour. Je me suis dit que je n’aimais pas perdre mes cheveux. Je me suis dit que j'étais trop indépendant et sauvage. Je me suis dit que je ne recevais pas assez, que je ne savais pas vraiment recevoir. Je me suis dit que je me chargeais trop. Je me suis dit que je n’avais pas assez confiance en moi. Je me suis dit que j’étais trop silencieux et trop bavard. Je me suis dit que j’étais égoïste, égocentrique. Je me suis dit que j’étais généreux. Je me suis dit que j'étais un lâche, que j'étais gouverné par la peur. Je me suis dit Arrête-toi Théo de te dire

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