Bréviaire des bonnes manières
[en cours d'élaboration
/ compilation. Si vous avez des suggestions ou des commentaires,
n'hésitez pas à m'envoyer un mail (dans le menu à
gauche, "De vous à moi")]
Adaptation
: un homme de monde se mettra toujours à la hauteur de son
interlocuteur pour le mettre à l’aise, sans jamais
s’abaisser.
Amant,
maîtresse :
ne jamais divulguer l'identité de votre amant ou de votre
maîtresse, et réciproquement. Tout le monde la connaît,
alors ce n'est pas la peine d'en parler. La
loi du silence prévaut… tant que les apparences restent
sauves.
Amour
(faire l'amour) : on n'évoque jamais ce genre de sujet. Faire
l'amour est avant tout le seul moyen que l'on ait trouvé
pour faire des enfants honorablement, jusqu'à présent.
Ancêtres
: être respectueux vis-à-vis des ancêtres des
autres, ils sont très souvent illustres et leurs portraits
ornent les murs. Ne vous esclaffez pas devant les mines pédantes
de ces portraits, ne vous exclamez pas "Mon dieu qu'il est
laid celui-là !", vous risqueriez de vous faire des
ennemis. Prenez un air intéressé et suivez la visite,
passez intérieurement votre temps à vous essayer au
jeu des ressemblances, entre les portraits et vos hôtes. Ces
tableaux ont d'autre part le mérite inestimable de cacher
des fissures ou de vilains trous. Plus subtilement, ces portraits
d'ancêtres sont appelés à vous faire prendre
conscience que vos contemporains ne sont que le modeste fruit d'une
longue lignée, ancestrale, tout comme un arbre généalogique
illustré. Vos contemporains ne sont que les dépositaires
usufruitiers de leur nom, et de la mythologie qui lui est éventuellement
attachée.
Anglais
: il est de bon ton de parsemer ses phrases d'expressions anglaises
bien choisies. Si vous n'appartenez pas au milieu, ne le faites
surtout pas, mais ne vous en étonnez pas. Proscrivez le "Ah
shit alors !" faussement chic. Au début du XXe siècle
l'anglais était traditionnellement utilisé pour exprimer
des sentiments, sorte de voile pudique, dans des lettres ou des
journaux intimes. De même que le français émaillait
certaines des correspondances des anglophones.
Anglais
: l'accent britannique est de rigueur.
Argent
(impôt) : les rares fois où vous pouvez éventuellement
parler d'argent est pour pester contre l'impôt sur les grandes
fortunes. Sinon, ne parlez jamais d'argent, c'est trivial. Ne
jamais parler de votre salaire, c'est une faute de goût (même
si aux États-Unis cela ne sera aucunement tabou).
Argent
: quand vous voyez une œuvre d'art, n'évoquez jamais
son prix. Ne jugez jamais la qualité de choses à leur
prix, apanage des parvenus ou des bourgeois.
Ascenseur
: laissez naturellement une femme rentrer en premier dans la cage
d'ascenseur, laissez-la sortir la première, ce qui peut parfois
vous obliger à quelques contorsions malaisées. Dans
ce cas précis et quand vous ne pouvez pas faire autrement
que sortir en premier, lui tenir la porte, attendre sur le seuil
de la sortie qu'elle passe devant vous. N'hésitez pas à
lui adresser un petit sourire ce faisant, cela ne peut pas faire
de mal. La femme quant à elle doit impérativement
vous remercier.
Attitude
: un Général, arrière grand-père de
Théo, console son valet de chambre alors qu’on l’ampute
d’une jambe détruite par un obus pendant la guerre.
Le chirurgien scie la jambe du Général sans anesthésie,
un bâton entre les mâchoires et une bouteille d’alcool
fort à ses côtés, son valet pleure. Le Général
se tourne vers celui-ci : "Ne pleurez pas, mon brave, vous
n'aurez plus désormais qu'une seule botte à cirer".
Avortement
: il est systématiquement passé sous silence, des
accidents arrivent mais la jeune femme est alors coutumièrement
envoyée en Suisse pour une cure. Ne pas oublier que dans
ces milieux l'avortement est souvent considéré comme
un meurtre, en général, mais que pour sa progéniture
les parents adoptent des points de vue assez pragmatiques.
Baignoire,
bac à douche : veillez, après
votre douche ou votre bain, à rincer soigneusement la baignoire
ou le bac, les autres savent que vous perdez vos cheveux ou que
vous arborez fièrement vos poils pubiens, ils n’ont
pas besoin que vous le leur rappeliez ainsi.
Bâillement
: toujours mettre la main devant sa bouche. Réprimer son
bâillement quand l'on vous parle. C'est par ailleurs une façon
pratique de ne pas imposer son haleine douteuse aux autres. Il est
sans doute de très mauvais goût d'exposer au regard
extérieur sa cavité buccale (tout comme d'autres cavités
d'ailleurs).
Baisemain
: manière pour un homme de saluer une femme, à l'exception
des jeunes filles non mariées (sauf si vieilles filles) ou
de membres de la famille proche. À pratiquer exclusivement
en intérieur, jamais dans les endroits publics, à
l'exception de jardins privés, et encore, ou de lieux tels
que les courses hippiques de Longchamp et certains endroits exclusivement
constitués de membres de la bonne société.
De rigueur au Prix de Diane, ce qui est loin d'être évident
sous le chapeau. L'art du baisemain : pour l'homme, il ne s'agit
pas seulement de se baisser et de faire semblant d'embrasser la
main, il lui faut l'effleurer de ses lèvres. Veiller à
ne pas lever la main de la personne que vous embrassez : c'est vous
qui devez vous incliner jusqu'à elle.
Baiser : faire
l'amour en gardant ses chausettes pour un homme, ses chaussures
pour une femme.
Beurre
: il est d'usage de prélever (avec le couteau à beurre,
sur le beurrier, et non un autre couteau) un petit morceau de beurre
et de le déposer sur son assiette, et donc de ne pas se servir
de beurre à tout bout de champ. Il faut beurrer un petit
morceau de pain à la fois, et le manger ensuite.
Bière
(vs vin) : préférez un verre de vin à une bière,
même fraîche, celle-ci étant plus "populaire".
De plus le vin fait moins roter que la bière. Préférez
une bière fraîche à un verre de piquette.
Bijoux
: pas trop ostentatoires. Il est d'usage de rendre les bijoux de
familles offerts, en cas de rupture. De là vient sans doute
l'expression "Prendre soin de ses bijoux de famille".
Bistro,
café, bar,
restaurant : l'homme
précède la femme en rentrant dans un bistro, un café
ou un restaurant ; ceux-ci ayant parfois été par le
passé de mauvaise fréquentation, il s'agit là
pour l'homme de jouer le rôle de protecteur. En toute autre
circonstance, l'homme doit ouvrir la porte et laisser passer la
femme avant lui.
Bon
appétit : un des maîtres mots ou expressions qui
caractérisent les bonnes manières. On ne dit jamais
"bon appétit". Si on vous le dit, ne répliquez
pas "bon appétit", arrangez-vous d'un "vous
aussi" tout au plus. Sachez que la formule, même si très
répandue dans la plupart des milieux socioculturels, et même
si prononcée spontanément et avec les meilleures intentions
du monde, vous identifiera automatiquement comme un intrus. Historiquement :
on n'accentue pas le côté animal de l'homme, un repas
est avant tout un art de la table en bonne compagnie, et non pas
un instinct primaire. Dire "Bon appétit" revient
à dire "bon estomac", "bon transit intestinal".
Bouche
: ne mastiquez pas la bouche ouverte, ne parlez pas la bouche pleine.
En règle générale veillez à prendre
des bouchées facilement assimilables de façon à
pouvoir répondre à une question sans attendre trois
longues minutes une déglutition difficile qui si elle était
précipitée vous étoufferait, alors même
que votre interlocuteur vous fixe attendant votre répartie.
Bouteille de champagne
: gardez toujours chez vous une bouteille ou deux au frais, le savoir
vivre vous enseignant qu’il y a toujours quelque chose à
fêter et qu’il ne faut pas être pris au dépourvu.
Bouteille
de champagne : la débouchez sans bruit, le plus discrètement
possible, à moins que vous ne soyez sur un podium de Formule
1. Le bouchon doit rester dans vos mains, afin d'éviter tout
éborgnement fâcheux ou destruction d'un lustre inestimable
(à l'exception d'un éborgnement délibéré
d'un fâcheux ou encore d'une arnaque à l'assurance
en ce qui concerne le lustre). Vous
savez que vous avez réussi quand la bouteille débouchée
ne laisse pas jaillir de mousse. Prévoyez néanmoins
une coupe au cas où, l'erreur est humaine.
Bouteille
de vin : ne jamais laisser une femme la déboucher. Quand
vous la débouchez, ne jamais arracher la bande de métal
enserrant le goulot, juste ce qui cache le bouchon. Évitez
de faire du bruit en la débouchant. Ne jamais servir de vin
en tenant la bouteille par au-dessous, seuls les serveurs le font
afin de montrer au client l'étiquette.
Bouteille de vin
: ne finissez pas complètement une bouteille de vin qui,
supposée bonne, conserve un léger dépôt.
C’est également une manière assez pratique de
ne pas vous marier dans l’année.
Braguette
: quand vous apercevez une braguette ouverte, une manière
polie de le signifier au distrait est de lui lancer en regardant
le ciel "l'impératrice est à sa fenêtre
/ au balcon", ou encore "le petit oiseau est de sortie".
Si le distrait ne comprend pas, détournez votre regard et
laissez-le se débrouiller tout seul.
Breton
: autre appellation de "juif" dans certains milieux où
l'hypocrisie est reine.
Bridge,
jeux de société
: en connaître quelques-uns, savoir y jouer, suffisamment
bien pour laisser gagner vos invités, ou vos hôtes.
Les Dames et le Scrabble sont usités. Ne trichez que si vous
êtes certain de ne pas vous faire surprendre. Il est utile
de connaître les règles du Bridge, qu’on pratique
beaucoup dans certains cercles, et notamment celui des veuves seniors.
Cadeau
: invité chez quelqu'un, même un ami proche, à
dîner, venez avec une bouteille de vin, des fleurs, un dessert,
un petit quelque chose. Invité pour un week-end à
la campagne, ou pour plus longtemps, venez avec une boîte
de chocolats, de pâtes d'amande, de truffes au chocolat. Veillez
à prendre quelque chose que vous aimez car vous serez souvent
contraints d'en manger après les repas, lors du café
ou de la tisane.
Cadeau
(livre) : dédicacez le personnellement à l’intention
de la personne à qui vous l’offrez. Ne serait-ce que
pour que le destinataire ne le revende ou redonne pas en sous-main
à un tiers, du moins sans risques.
Cadeau
: veillez à ôter soigneusement l’étiquette
ou la mention du prix sur votre cadeau, même pour une bouteille
de vin que vous apportez à des amis. Concernant les livres
ou les objets où le prix est imprimé, couvrez celui-ci
d’une pastille, ou trouvez un moyen de l’effacer. La
qualité d’un cadeau n’est jamais fonction de
son prix, mais de son intention personnelle.
Café,
thé (tasse
de) : ne jamais laisser la cuiller dans la tasse, mais reposez la
sur la coupelle. La cuiller ne sert qu'à aider le sucre à
se dissoudre. Ne jamais boire
à votre tasse la cuiller étant restée dedans.
N'oubliez pas de lever négligemment le petit doigt en portant
la tasse à votre bouche.
Cendres
: ne jetez pas vos cendres sur le sol dans un bar ou un lieu public,
demandez un cendrier et/ou utilisez celui qui vous est fourni. Contrairement
à ce qu’affirment certaines légendes urbaines,
la cendre ne nourrit pas la moquette.
Chapeau,
gants : si vous êtes
chapeauté et ganté et que vous rencontrez quelqu'un,
commencez par vous découvrir et ensuite enlevez votre gant
droit pour serrer la main de la personne que vous rencontrez.
Cette règle ne s'applique
qu'aux hommes.
Chapeau
: les hommes doivent ôter leur chapeau dans une église
ou quand ils rentrent dans une maison. Même chose pour un
béret, une casquette, une capuche ou tout autre couvre-chef.
La perruque est tolérée.
Chasse
: connaître l'art de la chasse et accepter de rabattre quand
vous n'êtes pas un bon tireur où si vous n'êtes
pas chasseur. Savoir que le chasseur est un ami respectueux des
bêtes et ne pas décrier la chasse.
Château
: sachez qu'un château est une chose horriblement onéreuse
à entretenir et que ses pauvres propriétaires se saignent
aux quatre veines pour le conserver dans leur famille et vous y
recevoir. Préparez-vous, quand vous y êtes invité
en hiver, à des chambres peu ou pas chauffées, à
de l'eau chaude distribuée avec parcimonie. Ne
vous laissez pas leurrer par l'expression "la vie de château".
Château
: invité dans une demeure familiale, château ou grande
bâtisse, sachez que vous aurez droit neuf fois sur dix à
une visite guidée. Ne soupirez pas et ne traînez pas
des pieds, cette visite est un parcours obligé. Posez quelques
questions à des moments choisis, feignez l'intérêt.
On ne vous demande pas plus qu’un intérêt de
politesse.
Chaussettes
: les chaussettes doivent être préférées
longues, montant jusqu'au-dessous du genou. Elles doivent être
de couleur sombre. Éviter le noir, sauf pour un enterrement
ou encore lorsque vous portez un smoking. Assis, remontez vos chaussettes
afin que les autres n’aient pas la désagréable
vision de votre mollet velu.
Chaussettes
blanches : ne jamais porter de chaussettes blanches, de chaussettes
de sport, en dehors du sport justement (on reconnaîtra un
ingénieur informaticien ou un commercial à ses chaussettes
blanches, de même que les professeurs de mathématiques,
curieusement).
Chaussures
: never wear black shoes in the country. Et pour un enterrement
?
Chemises
: choisir des chemises avec des cols en V, assez longs et descendant,
et non pas courts et sur les côtés. De même,
éviter les chemises à manches courtes. La chemise
doit se choisir en fonction de la cravate ou inversement. Rayures
avec rayures, pois avec pois.
Chemise,
t-shirt, polo
: il est d’usage de les rentrer dans le pantalon. Préférez
toujours les manches longues.
Cher,
chère : les
expressions "mon cher", "ma chère", sont
souvent des injures cachées. Y faire attention, la suite
de la phrase est souvent une perfidie, une méchanceté.
Même chose quand l'on vous
nomme par votre nom ou prénom, en début de phrase.
Cheval
: le droit pour le seigneur de rentrer à cheval dans une
église n'est plus guère usité depuis l'invention
de l'automobile, entre autres.
Cheval
: un sport très pratiqué. Savoir monter à cheval
et pratiquer l'équitation est très bien vu. Vous ne
serez que rarement obligés de participer à une chasse
à cour, rassurez-vous. Quand vous montez à cheval,
veillez à porter l'accoutrement approprié, bombe,
bottes, cravache en accessoire.
Clignotants
: n’hésitez pas à les utiliser systématiquement
quand vous tournez ou changez de file, ne serait-ce que par courtoisie
pour ceux qui vous suivent, et évitez en fin de compte d’être
responsable de meurtre d’un conducteur de deux roues.
Climat
: sujet de conversation extrêmement pratique et usité
quand on n'a rien à se dire ou comme entrée en matière.
Une conversation sur le climat pour durer une demi-heure, ne vous
en formalisez pas. Parler
du temps qu'il fait est une façon de passer le temps, voilà
tout.
Coït
: évitez les mots orduriers. Soyez plus imaginatifs.
Coït
: ôtez vos chaussettes, absolument, même en hiver. De
même, évitez de vous trimballer en chaussettes et caleçon
dans l’appartement.
Coït
(fin de) : n’éjaculez pas partout.
Coït
(après) : homme, après l’amour, évitez
de demander à votre partenaire comment c’était.
Évitez également de vous vous endormir aussitôt
après. Femme : si jamais votre partenaire vous pose cette
question fatidique, répondez toujours que c’était
merveilleux, très bien. Et quittez-le ensuite. Évitez
par ailleurs de lancer une grande conversation philosophique ou
sur votre couple pile à ce moment-là.
Compagnie
: savoir être de bonne compagnie en toute occasion, repas,
promenade, voyage, chez soi, et surtout seul.
Compliment
(art du) : mettez en valeur vos invités, et plus particulièrement
votre interlocuteur. Introduisez habilement des sujets de conversation
qui valorisent vos interlocuteurs. Évitez toutefois la vile
flatterie, tout autant que l'obséquiosité.
Conversation
(art de la) : adulte, maîtrisez l'art de la conversation,
sachez l'entretenir en toutes circonstances. Sachez que la forme
prime sur le fond. Si on ne vous l'a pas inculqué, commencez
pas écouter et poser des questions à votre interlocteur,
faites mine de vous intéresser à lui. Il existe également
la technique éprouvée de répéter les
fins de phrase de votre interlocuteur, sous un mode interrogatif,
un mot ou une expression, l'exercice doit rester habile car dangereux
si l'autre découvre votre stratagème et vous accuse
ensuite de vous moquer de lui. Néanmoins cette technique
est de la plus grande utilité lors de dîners avec des
voisins ennuyeux.
Conversation
: quand l'on vous demande "Comment allez-vous ?"
ou "Comment ça va ?", toujours répondre
"Très bien merci, et vous ?", sans pour autant
attendre de réponse. Ne commettez pas la grossière
erreur, même si vos parents sont récemment décédés
dans un accident de voiture, si votre chien perd ses poils et si
vous venez de découvrir que vous avez un cancer incurable,
de répondre autre chose que "Très bien",
ou "Bien". Ce n'est pas une vraie question que l'on vous
pose et votre interlocuteur serait très gêné
si vous lui répondiez autrement, car il serait obligé
de vous posez d'autres questions. Rappelez-vous que nous n'êtes
pas invité pour vous plaindre, mais pour amuser.
Conversation
: ne jamais parler de sujets qui fâchent et/ou savoir habilement
détourner le sujet qui fâche. La conversation participe
de l'art de vivre agréablement. Sinon, taisez-vous.
Conversation
: ne coupez pas la parole à votre interlocuteur, sauf en
cas de grossièreté ou de vulgarité de sa part,
afin de protéger une atmosphère ou un tiers.
Conversation
: évitez les sujets trop personnels. Ils risquent d'embarrasser
voire de fâcher. N'oubliez jamais que seules les apparences
comptent en compagnie nombreuse. Les sujets personnels peuvent être
abordés quand vous êtes seul à seul avec quelqu'un
que vous connaissez déjà. Proscrivez
le "Moi je". Partez du principe que "vous n'êtes
pas intéressant", sauf si l'on vous pose des questions.
N'hésitez pas à en poser vous-même, c'est très
bien vu, mais évitez d'être trop intrusif ou personnel.
Conversation
: savoir parler de tout et de rien, surtout de rien, et ne jamais
afficher son ennui.
D'ailleurs, savoir ne jamais s'ennuyer seul est une politesse que
vous devriez vous faire à vous-même.
Coudes
: ne posez pas les coudes sur la table (enfant, il est courant qu'un
adulte vous tape de son couteau sur le coude pour vous le rappeler,
cela peut faire très mal, mais c'est de de votre faute).
Nota bene : bien utilisé, le manche du couteau de l'argenterie
peut s'avérer une arme redoutable.
Coudes
: en déjeunant ou dînant, tenir ses coudes serrés
le long du corps, de façon à ne pas gêner vos
voisins de table.
Cousin(e)s
: dans les milieux aristocratiques, tous sont pratiquement cousins
et cousines à différents degrés. Les cousins
ou cousines ont l'utilité indéniable, quoique souvent
passée sous silence, de constituer les premiers amours ainsi
que la découverte du corps du sexe opposé.
On peut parler de cousinage à
la mode de Bretagne.
Couples
non mariés : les invités venant en couple, s'ils
ne sont pas mariés mais risquent de l'être un jour,
seront invités à dormir dans des chambres séparées
et de préférence les plus éloignées
l'une de l'autre. Il s'agit bien entendu d'une incitation puissante
pour favoriser le mariage des vos jeunes têtes, et pour celles-ci
un excellent jeu nocturne de déambulation dans les couloirs
de la maison dans la terreur de se faire éventuellement surprendre
à la recherche de la chambre de votre amie (il est de coutume
que ce soit le garçon qui aille se présenter devant
la chambre de la jeune fille ; il est d'usage par ailleurs que la
jeune fille minaude et refuse l'accès au jeune homme, au
moins pour la première nuit). Le lendemain surtout faîtes
comme si de rien était, ne glissez aucune allusion aux éventuelles
étreintes de la nuit, ne procédez à aucun mamour
ou câlin matinal devant d'autres personnes. Veillez à
connaître l'heure du petit-déjeuner afin de ne pas
être surpris dans une autre chambre que celle qui vous a été
attribué. Veillez à froisser un peu les draps de votre
lit même si vous n'y avez pas dormi. On ne sait jamais, et
vous ne voudriez pas faire jaser. Et surtout, si vous souhaitez
être réinvité.
Couverts
: une impressionnante collection de couverts, d'assiettes et de
verres sont disposés devant vous : attention : il s'agit
d'un piège. Vous n'êtes pas obligés de vous
servir de tous, et ceux-ci ne sont pas laissés à votre
discrétion : chacun a son usage, ou son utilité, celle-ci
même de montrer à l'invité que l'argenterie
est au complet.
Couverts
: il existe une façon bien particulière de tenir et
manier son couteau, sa fourchette ou encore sa cuiller. Ne jamais
les empoigner à pleine main. Les tenir délicatement
par l'extrémité du manche. L'index et le pouce sont
utilisés, la majeur en appui. Ainsi
manier ses couverts devient un art mineur, alliant dextérité
et grâce.
Couverts
: utilisez le couteau le plus rarement possible, privilégiez
la fourchette. Exemple : couper sa salade avec la tranche de sa
fourchette (ce qui peut s'avérer une rude bataille).
Couverts
: en cours de repas, les couverts ne doivent jamais être disposés
de part et d'autres de l'assiette, en éventail ou sur la
table. Vous devez les disposer parallèlement dans votre assiette.
Le couteau doit de préférence être posé
perpendiculaire à vous même sur le bord de l'assiette,
quand vous n'en faites pas usage. À moins qu'il y ait un
pose-couteaux auquel cas vous posez le vôtre dessus. Quand
vous avez fini votre assiette, l'usage veut que vous posiez les
couverts côte à côte dans votre assiette, parallèlement,
pour la fourchette le dos courbé contre l'assiette.
Couverts
(à servir les plats) : attention à ne pas les laisser
malencontreusement glisser au fond du plat, de la soupière,
ou autre. Les présenter parallèlement à votre
voisin ou votre voisine, sur le plat, l'arrête de la fourchette
vers le bas, de même pour la cuiller. Toujours présenter
le plat à votre voisin de table les couverts vers lui.
Cravate
: sachez faire un nœud de cravate les yeux fermés, sans
miroir. Idem pour les nœuds papillon. Préférez
les nœuds papillon à nouer vous-mêmes, à
ceux qui sont fournis tout faits.
Cuiller
ou fourchette : n'utilisez jamais votre cuiller pour les desserts
quand vous pouvez vous servir de la fourchette. Exemple : une compote
de fruits se doit d'être portée à la bouche
avec la fourchette, et vous pouvez ensuite prendre le jus avec une
cuiller. Une mousse au chocolat doit être mangée avec
la fourchette, sauf si le couvert n’a été dressé
qu'avec une cuiller (il serait bien entendu malséant de réclamer
alors une cuiller qui n'est pas déjà sur la table,
ou même une paille).
Cuisine
(travail d’homme) : les quelques tâches d’un homme
en cuisine seront de découper le poulet, couper le gigot
ou le rôti, ouvrir les huîtres, déboucher bouteilles
de vin et de champagne, et lors du repas remplir les verres des
femmes.
Cuissage
(droit de cuissage) : coutume qui permettait au seigneur des
lieux de courir impunément la gueuse. Disparu aujourd'hui
(officiellement).
Culture
: déclarez aimer l'art, veillez à cultiver une connaissance
superficielle en matière de culture. Aujourd'hui des magazines
comme le FigaroScope, le Figaro Magazine, ou encore
Telerama peuvent suffire à entretenir cette couche
de culture indispensable dans toute conversation, afin de se tenir
au courant.
Danse
: il est d'usage, pour un garçon, de faire danser la personne
qui reçoit, même s'il s'agit d'une personne que vous
n'avez absolument aucune envie de faire danser. En tout cas cous
devez le lui proposer. La formule "Voulez-vous m'accorder cette
danse ?" est appréciée. À la fin de la
danse, il est d'usage de remercier son ou sa partenaire.
Décès
: l'avis de décès, de mariage ou de naissance se fait
traditionnellement dans le Figaro. Le Monde est
généralement réservé aux universitaires
et médecins, ou hauts fonctionnaires. Post
mortem les règles s'appliquent toujours.
Décès
: envoyez vos condoléances aux amis et proches qui perdent
un être cher, déplacez vous à l’enterrement
ou à la cérémonie religieuse dans la mesure
du possible.
Démangeaisons
: attendez d'être seul pour mettre votre doigt dans votre
nez ou ailleurs. Si vous êtes pris en public d'une envie de
démangeaison en dessous de la ceinture, restez stoïque
et ne vous grattez pas.
Démarche,
attitudes : apprenez à marcher
légèrement, à ne pas claquer des talons. De
même, apprenez à ouvrir et fermez délicatement
les portes, à ne pas les claquer. Apprenez à rester
aériens en toute circonstance.
Dents
: évitez de vous curer les dents en public. Si des cure-dents
vous sont fournis, prenez-en discrètement quelques-uns, et
allez vous curer les dents en vous isolant. N'hésitez cependant
pas à signaler discrètement à votre voisin,
pour peu qu'il ne se vexe pas, qu'une feuille de salade reste logée
entre ses dents, et que cela vous déconcentre quand vous
lui parlez.
Deux roues
: respectez la hiérarchie entre deux roues ; vélos,
laissez la priorité aux deux roues motorisés. Mobylette,
laissez la priorité aux scooters ; scooters, effacez-vous
devant les motos ; motos, laissez passer devant les grosses cylindrées,
et ainsi de suite. Il est d’usage de remercier le conducteur
qui vous a laissé passer en tendant brièvement le
pied.
Dîner
placé : dans les dîners placés, ne pas essayer
de changer de place. L'art du placement à table relève
exclusivement de la maîtresse de maison. Si
vous prenez l'initiative de changer de place, vous fichez en l'air,
par un effet de réaction en chaîne, des heures de travail,
et serez considéré comme un malotru.
Direction,
orientation : invité
dans une grande demeure, veillez très soigneusement à
reconnaître le chemin qui mène à votre chambre,
aux toilettes ou au salon, vous risquez fort de vous perdre à
un moment ou à un autre. On raconte même que dans certaines
grandes demeures, châteaux ou manoirs, les spectres et fantômes
qui viennent y roder la nuit sont des invités qui n'ont jamais
pu retrouver le chemin de la sortie.
Discours
(de mariage) : il est de mauvais ton de faire un discours soi-disant
humoristique au détriment d'un des conjoints, rappelant son
passé douteux et distillant des "private jokes"
qu'une poignée de convives peuvent comprendre, etc. Il est
hautement recommandé de faire court. Les
discours sur fond musical ou à l'aide de cassettes ou de
photos d'enfance sont déconseillés également,
trois fois sur quatre la technique sera défaillante. En règle
générale ne prononcez un discours qui si vous avez
des choses à dire et êtes certains d'être divertissant,
d'assurer un spectacle. Sinon, abstenez-vous.
Dispute
: rares sont les personnes qui méritent que vous en arriviez
aux mains, ou même que vous vous mettiez en colère.
Ne vous salissez pas, traitez les avec mépris ou indifférence.
Doigts
: ne jamais faire craquer ses doigts, cela produit à terme
de grosses articulations. Préservez le capital qui vous a
été échu à votre naissance.
Domestiques,
personnel de maison
: il s'agissait autrefois de véritables membres de la famille,
qui servaient celle-ci depuis plusieurs générations.
Vous pouvez donc avoir de l'affection pour eux, et devez leur témoigner
du respect. Cependant ce ne sont pas vos amis, évitez de
trop frayer avec eux, ils ne sont pas de votre rang. La hiérarchie
dans le degré d'affection envers domestiques et animaux domestiques
reste parfois relativement trouble.
Dos
: ne jamais tourner le dos à vos voisins, quand vous êtes
à table. Imaginez-vous à une table de poker.
Dos
: tenez vous droit, ne vous avachissez pas. Vous n’êtes
pas un mollusque ou une nouille trop cuite. Ne traînez pas
des pieds. Surmontez la pesanteur de votre corps.
Duel
: ne se pratique plus (bien malheureusement) à notre époque.
Cependant certaines de ses règles sont encore appliqués
; ainsi, ne répondez pas à la provocation de personnes
de rang inférieur, traitez-les avec mépris ou indifférence,
ne relevez pas le gant. Les armes utilisées dans les duels
contemporains sont avant tout les paroles, qui peuvent être
assassines. Évitez d'avoir à recourir à la
violence physique.
Empathie
: cultivez-la pour deviner les intentions des autres et prévenir
leurs demandes.
Enfant
: la meilleure manière pour une femme venant d'un autre milieu,
pour s'intégrer au milieu de son mari, est de lui "donner"
des enfants (un garçon est bienvenu : l'héritier,
une fille est tolérée). L'enfant est considéré
alors comme un des "leurs". Sa mère est la plupart
du temps tolérée, en tant qu'épouse tout d'abord,
en tant que mère jusqu'à sa mort, à la condition
qu'elle accepte que ses enfants reçoivent l'éducation
prescrite.
Enfant
: l'on ne peut en avoir qu'une fois marié. Avoir des enfants
est un processus naturel et d'autant plus important qu'il maintient
la lignée et la perpétue. Les garçons sont
particulièrement appréciés parce qu'ils portent
le nom. Si par malheur vous avez des enfants sans être mariés,
n'hésitez pas à vous marier plus tard, cela sera mieux
que rien. N'oubliez pas de baptiser vos enfants, on ne sait jamais.
Escalier
: une homme précède une femme quand ils descendent
des escaliers, un homme suit la femme quand ils montent des escaliers.
Certains penseraient que cela serait une invitation pour l'homme
à avoir de mauvaises pensées : il s'agit en fait pour
l'homme de veiller à ce que la femme par mégarde ne
tombe et qu'il puisse la rattraper. Chacun sait qu'un honnête
homme est étranger aux pensées lubriques.
Éternuement
: il doit rester discret. Il est d'usage de s'excuser. Il est d'usage
pour les autres de répondre "à vos souhaits".
En cas de deux éternuements consécutifs, il est d'usage
de dire "à vos souhaits, et à vos amours"
(à l'adresse d'une personne célibataire cela va de
soi). Il est d'usage alors de répondre "merci".
Excès
: ne rien consommer avec excès, tout avec modération.
En revanche, ne pas pécher par excès de modération.
Excuses
: on ne dit pas "Excusez-moi", mais "je vous prie
de m'excuser". L'excuse n'est pas acquise. Ce serait trop facile,
tout de même.
Famille
: quand vous êtes introduit dans une nouvelle famille, faites-vous
briefer si vous le pouvez. Chaque vieille famille a ses particularités,
ses sujets interdits, ses cadavres dans des placards. Dans les familles
dites "dégénérées", vous risquez
fort de faire la connaissance de personnes parfaitement antipathiques.
Soyez prévenu.
Famille
: on vous questionnera sur votre propre famille, préparez
à l'avance vos réponses. Apprenez à connaître
vos origines, un minimum de généalogie ne sera pas
de trop, et apprenez surtout à sélectionner dans vos
origines ce qui peut plaire à celui qui vous interroge (illustres
ancêtres, faits d'armes, etc.). Il est malvenu d'évoquer
tel ancêtre ayant collaboré, ayant couché avec
une personne d'une autre couleur, ayant fauté avec une domestique,
etc. En l'occurence, la loi du silence prévaut. Pieux silence.
Fête
: lorsque vous organisez une fête chez vous et que vous ne
possédez pas la fortune de disposer d'une maison à
vous, d'un hôtel particulier ou d'une salle de réception
dédiée à ce genre d'événement,
mais seulement d'un appartement en ville, n'oubliez pas de prévenir
vos voisins afin de les prier par avance de bien vouloir excusez
vos amis pour le bruit occasionné. Cela vous évitera
des plaintes et des descentes de représentants de la loi,
du moins dans un premier temps. Si vos voisins se sont quand même
plaints, n'hésitez pas à les amadouer en leur offrant
par la suite une boîte de chocolats. Elle sera prise en compte
lors de votre prochaine réception.
Fiançailles
: il est souhaitable de se fiancer dans les règles avant
de se marier, de trois mois à un an. Cet intervalle de temps
permet aux familles de se rencontrer et d'apprendre à se
détester, tout autant que de se donner le temps d'accomplir
les innombrables préparatifs liés à la cérémonie.
Certains fiancés poussent
le bouchon jusqu'à pratiquer l'abstinence jusqu'au grand
jour, coutume qui n'est plus guère usitée aujourd'hui.
Figaro
: lire la rubrique nécrologique ("Carnet du Jour")
du Figaro et envoyer des cartes de condoléances.
Même dans la mort on aime à se retrouver en bonne compagnie.
Fleurs
: invité(e) chez une femme, n'hésitez pas à
lui offrir des fleurs, cela lui fera toujours plaisir. Ce n'est
pas un hasard si femmes et fleurs se suivent à très
peu d'intervalle dans le dictionnaire.
Formules
de politesse, adresses
à personnes : sur une enveloppe, à la fin d'une
lettre. Demandez l'avis d'un spécialiste, ou du Bottin Mondain.
Formules d’usage
(en fin de lettre) : elles sont innombrables, néanmoins peut-on
en citer quelques-unes : "Veuillez agréer, Madame
/ Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées"
(quand vous ne connaissez pas le destinataire, ou que vous voulez
maintenir une distance). "Veuillez croire, (chère) Madame
/ (cher) Monsieur, à l’assurance de mes sentiments
les meilleurs / les plus cordiaux" (quand vous avez été
en contact avec le destinataire et entretenez avec lui des relations
chaleureuses). Ne pas interchanger les termes. Vis-à-vis
d'un destinataire situé plus haut dans la hiérarchie,
ou que vous voulez flatter en vous rabaissant : "Veuillez
croire, (cher) Monsieur / (chère) Madame, à l'assurance
de ma haute considération".
Fromage
(se servir de) : ne jamais couper le fromage par le bout, toujours
prendre un bout de la croûte. Le plateau de fromages est souvent
un casse-tête, tant il est parfois difficile d'utiliser la
seule force de ses doigts pour couper. Ne pas hésiter à
poser le plateau sur la table pour disposer de plus de force. Demander
l'aide de votre voisin si vous n'y arrivez pas, ou mieux, abstenez-vous.
Sur un plateau composé d'un choix de six fromages, n'en prenez
que trois. S'il reste un tout petit bout de fromage sur le plateau
et que vous pensez rendre service en le prenant, laissez-le ; c'est
un piège, à moins que la maîtresse de maison
ne vous en enjoigne expressément. Veillez à prendre
un petit morceau de fromage, le déposer délicatement
sur un petit bout de pain que vous aurez prévu à cet
effet, et le manger. Ne tartinez pas votre fromage sur un grand
bout de pain dans lequel vous croqueriez ensuite.
Fromage
: attention, quand vous vous servez de fromages différents,
et notamment des fromages coulants ou maculant le couteau à
fromage, d'essuyer ce couteau sur votre assiette afin que votre
voisin n'ait pas la sensation désagréable, en se servant
de brie par exemple, de trouver des bouts de roquefort sur son assiette.
Ceci bien entendu quand vous devez
vous servir vous-même.
Fumer
: demandez la permission à vos voisines, à vos voisins.
Ceux-ci se doivent de vous la donner. Cf. la réplique d’une
dame à un monsieur qui lui demandait, dans un wagon, si la
fumée du cigare ne l’incommodait pas : "Monsieur,
je n’en sais rien, car on n’a jamais fumé devant
moi", page 227, Du Savoir-Vivre, 1878.
Fumer
: à table, uniquement si des cendriers sont fournis, entre
les plats, généralement après le fromage. Éviter
de prendre l'initiative, toujours demander à sa voisine si
cela ne la dérange pas.
Fumer
: ne jamais fumer en positionnant la cigarette au centre des lèvres
pour en prendre une bouffée : cela fait prostituée.
Galanterie
: elle ne doit pas rester un mot, mais un réflexe en toute
circonstance.
Gant,
verre : "une dame respectable
ne devait rien boire du tout pendant tout le repas. Pour signifier
aux serveurs qu’ils ne versent rien dans leurs verres, elles
les couvraient de leurs gants. Emma [Bovary] constate avec surprise
que les dames de l’aristocratie ne se soumettent pas à
cette règle d’abstinence", Journal Extime,
page 186, Michel Tournier.
Golf
: le golf est un sport noble qui s'apprend et se pratique régulièrement
à partir de la quarantaine. N'hésitez pas à
prendre des leçons préventivement.
Histoire
: l'origine de la plupart des bonnes manières, en tout cas
celles qui frisent l'absurde, proviennent d'une réaction
défensive de la noblesse contre la bourgeoisie et les parvenus,
afin de créer une myriade de codes adressés aux seuls
initiés. Ne vous désespérez donc pas à
tenter de tous les connaître, ils varient de plus d'une fratrie
à une autre.
Histoire
: un formidable sujet de conversation. Ne prenez pas la peine de
réviser après 1789, le sujet risque moins de tomber.
Hormis quelques broutilles, Napolélon
et les éphémères retours à la monarchie.
Hostie
: ne la mastiquez pas, laissez-la fondre dans votre bouche.
Intéressant,
interesting : expression
souvent employée pour signifier poliment que c'est très
ennuyeux. Si l'on vous dit : "Comme c'est intéressant !",
méfiez-vous.
Intérieur
(appartement, maison) : votre intérieur doit être rangé,
ordonné, aéré, toujours prêt à
recevoir un visiteur. Votre intérieur doit refléter
votre âme, ou du moins comment elle doit paraître pour
les autres. Sans oublier qu’entretenir votre intérieur
n’est que la métonymie de l’entretien de votre
âme.
Invitation
: toujours répondre par l'affirmative ou par la négative
à une invitation. Si
vous ne répondez pas, vous ne serez plus ré-invité,
et alors vous ne disposerez plus du luxe de décliner, ce
qui est somme toute assez agréable. Modèle de réponse :
"Théo Blast remercie la Comtesse Trucmuche de Bidulechouette
pour son aimable invitation à laquelle il viendra avec grand
plaisir / à laquelle il ne pourra malheureusement se rendre".
Invitation
: si vous êtes invités, sachez que vous devrez inviter
à votre tour la personne. Chacun tient compte des invitations
données et reçues, des refus et des acceptations.
Refuser deux fois de suite une invitation signifie que vous ne voulez
pas voir la personne. Si l'on vous invite et que vous ne pouvez
pas venir, tenez néanmoins compte de cette invitation pour
inviter à votre tour la personne en question. Ce cycle infernal
vous tiendra en haleine jusqu'à la fin de vos jours. N'oubliez
pas que vous avez l'immense chance d'être invité, vous,
alors que d'autres ne sont jamais invités nulle part.
Invités
: quand vous avez des invités chez vous, même pour
une nuit, les fournir en serviettes de bain et gant de toilette.
Demandez-leur ce qu’ils prennent au petit-déjeuner,
et faîtes préparer la table en fonction pour le matin.
Si vous leur donnez une chambre dans laquelle vous devez rentrer
pour y chercher quelque chose par exemple, toquer toujours à
la porte, et demandez à vos invités la permission
d’y entrer. En d’autres termes, respectez strictement
l’intimité de vos invités et favorisez leur
bien-être.
Jambes
(croisement de) : pour un homme, ne jamais croiser les jambes à
table, ni à l'église d'ailleurs. L'usage pour les
hommes est de croiser les jambes complètement, et non de
poser la cheville sur la cuisse. Le croisement
de jambes est aussi très pratique pour dissimuler une érection
intempestive. Relever négligemment ses pantalons pour ensuite
croiser les jambes en un geste élégant. Cette posture
permet de protéger également le tissu du vêtement.
Jésus
: Jésus est un catholique, mis à mort par des Juifs,
et non pas un Juif mis à mort par des Juifs.
Langage
: il est de bon ton de pratiquer l'art du laudatif : les expressions
"Merveilleux ! Formidable ! Extraordinaire ! Sublime !"
sont les plus usitées. Éviter "Génial
!", un peu commun. Évitez
également de prendre sytématiquement l'accent "patate-chaude-dans-la-bouche"
(autrement dit, seizième arrondissement).
Langage
: ne jamais dire "Mince", y préférer le
"Zut", "Flûte", et même le "Merde"
(y préférer cependant le "crotte", mais
ce n'est plus guère usité). Le "Mince" est
l'équivalent de "Bon appétit", aussi fortement
connoté.
Langage
: ne pas dire "moi je", ne pas commencer ses phrases par
"non", "je sais" (vous n'en serez que plus aimables).
Ne pas utiliser "sur" à toutes les sauces, à
la place de "à" (exemple : "je suis à
Paris" et non "je suis sur Paris"), ne pas utiliser
"à" à la place de "de" ("c'est
le frère de Véronique", et non "c'est le
frère à Véronique").
Langage
: ne jamais dire "il" ou "elle" en présence
de la personne. La nommer. Exemple : "Théo t'a dit hier
que tu avais préparé un délicieux magret de
canard aux figues" et non "il t'a dit hier…".
Vous observerez cette habitude de dire "il" ou "elle"
alors que la personne se trouve dans la pièce chez nombre
d'épouses désirant parler à la place de leur
mari, ou encore chez des mères parlant de leur enfant (même
si cet enfant a 26 ans et vit encore à la maison).
Langage
(oui / non) : on ne dit pas "Ouais" ou "Nan",
on dit "Oui" ou "Non". De même, on ne
dit pas "Chais pas", mais "Je ne sais pas".
Langues
: il est de bon ton d'en pratiquer plusieurs, afin de se sentir
à l'aise dans les principaux pays et de se considérer
chez soi partout en ce beau monde.
Lettre
: ne jamais commencer une lettre par "Je".
Lettre
de château : une lettre de château est un exercice
obligatoire quand vous êtes invité chez quelqu'un,
dès lors que vous y couchez, et même s'il ne s'agit
pas d'un château. La lettre de château, pour ne pas
paraître trop commune, doit mettre en valeur la qualité
de l'accueil, la beauté de la propriété et
des lieux, la spiritualité éventuelle de certaines
conversations, et une ou deux anecdotes charmantes. Évitez
d'écrire en toutes lettres "lettre de château"
sur la lettre ou sur l'enveloppe, il ne s'agit que d'une expression.
Tout l'art d'une lettre de château est de ne pas en paraître
une lettre.
Lettres
d'amour : il faut rendre à son émetteur les lettres
d'amour en cas de rupture. Au moins lui proposer (cf. Les Liaisons
dangereuses de Laclos). Ne
pas rendre ces lettres, ou pire encore, les détruire ou les
perdre, est un péché capital.
Lune de miel
: sa destination doit rester secrète, seul secret auquel
les fiancés sont autorisés vis-à-vis de leurs
familles respectives. Et accessoirement, s’ils ont déjà
couché ensemble ou pas.
Maillot de bain
: les hommes portent à la piscine ou à la plage un
maillot de bain en forme de short ou plutôt de bermuda, ils
doivent proscrire le slip.
Mains
(dans les poches) : les hommes ne doivent pas mettre les mains dans
les poches ; cela risquerait de les déformer (les poches),
et puis on ne sait jamais ce qui s'y passe.
Maladie,
mauvaise humeur : quand vous êtes
souffrant, physiquement ou moralement, ne sortez pas, n’infligez
pas vos miasmes aux autres.
Manières
(bonnes) : n'oubliez pas que les personnes qui ont de bonnes manières
ne vous diront jamais ce qui se dit, se fait, ne se dit ou ne se
fait pas : ce ne serait pas convenable, justement. Mais faites-leur
confiance pour le remarquer et le dire à d’autres.
Maquillage
: se doit d'être léger. Comme en toute chose, l'art
réside dans une apparence "naturelle", sans ostentation,
aboutissement d'une très grande sophistication.
Mariage
(demande en) : elle est usitée encore aujourd'hui, une fois
l'accord de la future épouse obtenu, il faut très
officiellement demander la main de sa fille à son futur beau-père,
en gants. Vous pouvez évitez de mettre un genou à
terre. Il est de bon ton pour votre futur beau-père d'accepter
votre requête, sinon vous pouvez vous servir des gants pour
l'étrangler.
Mariage
(préparation au) : la préparation religieuse au mariage
est obligatoire, pour les fiancés, avec le prêtre qui
va les unir. La prêtre est souvent un ami de la famille ou
un parent. Il en va de même parfois pour le maire du village
où se déroule le mariage, qui est un parent. Tout
pour être et rester en bonne compagnie. La préparation
au mariage (tout comme la préparation du mariage) est un
très bon moyen de tester la force du désir de mariage
du couple.
Mariage
(lieu de) : il est organisé généralement dans
la propriété familiale des parents ou des grands-parents
de la jeune femme. Si celle-ci ne dispose pas de propriété
familiale susceptible d'accueillir entre 300 et 600 invités,
rabattez-vous sur la propriété de famille de futur
marié. Si lui non plus ne dispose pas de propriété
(personne n'est parfait), louez une salle (évitez la salle
des fêtes de la mairie) ou mariez-vous dans l'intimité.
Entre d'autres termes, faites un
grand mariage sinon rien.
Mariage
(liste de) : même si vous ne pouvez pas venir (puisque vous
devez enterrer votre grand-mère pour la troisième
fois), faîtes un cadeau aux mariés qui ont fourni l’effort
de vous inviter. Consultez la liste de mariage prévu à
cet effet et destinée justement à vous faciliter la
tâche, évitez d’improviser, à moins que
vous ne souhaitiez que les mariés reçoivent trois
saladiers et quatre soupières.
Mariage
(civil): à la mairie, considéré comme une obligation
administrative de peu d'importance mais par laquelle il faut passer.
Seul le mariage à l'église et la cérémonie
qui s'ensuit comptent aux yeux des familles. Autrement
dit, si vous ne vous mariez que civilement, la famille ne sera réjouie
que le jour où vous passerez devant l'autel. Vous pouvez
le faire des décennies plus tard, bien entendu, ce sera un
moindre mal.
Mariage
(robes et chapeaux) : pour une femme faire très attention
à ne pas porter deux fois de suite la même robe (d'autant
plus que le monde est un mouchoir de poche). Les chapeaux pour les
femmes sont très appréciés et donnent de jolies
photos.
Médisance
: prenez conscience de la très forte probabilité que
si vous êtes amenés à dire du mal de quelqu’un,
celui-ci finira par le savoir et en trouvera l’origine. Abstenez-vous
donc dans la plupart des cas, préférez-y le silence
meurtrier.
Meilleurs sentiments
(formules d’usage) : de sexe masculin, il était d’usage
de ne jamais terminer ses lettres par "mes meilleurs sentiments"
à une personne de sexe féminin, à moins d’être
très intimes. Cet usage disparaît peu à peu.
Messe
: évitez de zieuter les jolies femmes ou les beaux garçons
pendant la messe, réservez-vous pour la sortie.
Messe : homme, ne croisez jamais les
jambes, ne mettez jamais vos mains dans vos poches, découvrez-vous,
dans une église. Seules les femmes sont autorisées
à garder leur chapeau. Quand vous traversez la nef, agenouillez-vous
ou à l’extrême rigueur faites un signe de croix,
dès que vous êtes amenés à vous trouver
face à l’autel.
Messe : levez-vous, asseyez-vous, inclinez
la tête quand on vous le demande.
Messe (nef): lorsque vous traversez
la nef, faîtes un signe de croix ou une rapide génuflexion
en direction de l’autel.
Messe (homélie) : si vous vous
assoupissez pendant l’homélie, faites le discrètement
dans une attitude de profonde méditation et de prière,
afin de ne pas perturber vos voisins.
Messe : vous pouvez échanger
quelques regards avec vos proches ou ceux que vous reconnaissez,
avant le début de la messe, réservez les mondanités
pour la sortie.
Messe
: lors du traditionnel "Donnez-vous la paix du Christ"
demandé par le prêtre, la coutume veut que vous serriez
poliment la main des personnes à vos côtés,
voire les embrasser si ce sont des amis ou des membres de la famille,
et d'accompagner le geste d'un "La paix du Christ soit avec
vous", ou sous sa forme abrégée "La paix
du Christ". Ne cédez pas la tentation de tailler une
bavette, celle-ci est réservée pour la sortie de la
messe. Ne dîtes pas "bonjour" par distraction, prenez
un air concentré et chrétien.
Mince
: l'expression "mince" marque au fer rouge la personne
qui la profère. Comme "bon appétit".
Mouchoir
: mouchez-vous avec discrétion et rangez votre mouchoir en
le pliant, sans regarder ce que vous y avez déposé
(même si c'est toujours très tentant).
Naturel
: le comble de la sophistication est de paraître naturel.
On n'exige pas que vous le soyiez, naturel, mais que vous le paraissiez.
Ainsi, n'ayez pas peur d'être des animaux, assumez, habituez-vous
seulement à porter des habits d'humain.
Noël
: il est de bon ton de le passer en famille, alors que le premier
de l'an est réservé aux amis.
Noirs
: pour certains membres de l'ancienne génération,
en voie de disparition heureusement, ce sont des personnes très
utiles pour faire gagner la France aux Jeux Olympiques et pour très
bien chanter à la messe.
Nom
de famille : vous n'êtes que les usufruitiers, et non
les nu-propriétaires, de votre nom de famille. Le nom de
famille est l'équivalent d'une marque, qu'il ne faut donc
pas dévaloriser. Vous portez un nom, vous devez le respecter,
en être digne et si possible le rehausser encore.
Nom,
prénom : quand
on ne se souvient plus du prénom et du nom, utiliser l'expression
"mon oncle, ma tante", dans 50 % des cas cela peut
s'appliquer, ou "Monsieur, Madame". Évitez natuellement
le "M'sieur, M'dame".
Obséquiosité
: préférez le naturel à l'obséquiosité.
Celle-ci pourrait vous faire paraître comme "intéressé",
alors que vous devez afficher tout au plus une déférence
un peu détachée. En
résumé, n'en faites pas trop, vous obtiendriez l'effet
contraire.
Ongles
: évitez de vous ronger les ongles, aveu de faiblesse et
de nervosité. Plus vous vous rongerez les ongles et plus
vous aurez des saucisses en guise de doigts. Il
en va de même pour les petites peaux autour des ongles. Gardez
vos extrêmités intactes, elles pourraient vous servir
plus tard… Si vous ne pouvez vous abstenir de vous ronger
les ongles, évitez de les avaler, les rognures ayant la fâcheuse
tendance de se déposer dans l'appendice vermiforme du cæcum,
à moins qu'en vous faisant opérer de l'appendicite
vous ayiez la lubie d'en faire collection.
Oreilles
: les oreilles ne doivent pas être percées. Cet usage
a néanmoins tendance à disparaître, la génération
féminine du baby-boom ayant transgressé cette règle
en catimini, lors de sa crise d'adolescence (parfois à 40
ans). La règle reste en usage pour les autres parties du
corps, notamment le nez, la langue, le nombril, le téton
ou encore les grandes lèvres.
Pain
(couper du) : quand l'on découpe une baguette pour servir
du pain à table, veiller à ne pas le trancher en parts
trop épaisses. Veiller à ce que les bords soient toujours
réguliers. Il
en va de même pour tout type de pain.
Pain
: présentez à votre voisin la corbeille de pain, ne
prenez jamais directement un morceau pour le lui donner. De même
avec les compotiers de fruits, etc.
Pain
(manger du) : ne pas en arracher un bout avec ses dents, prendre
un petit morceau à la fois avec ses doigts, l'enfourner dans
sa bouche, fermer la bouche, mastiquer, avaler. Ne
pas manger trop de pain à table de manière à
faire honneur aux plats. Ne pas laisser la mie ou la croûte
de côté.
Pantalons
: hommes, avec la relative tombée en désuétude
des bretelles, toujours ajustez une ceinture sur vos pantalons.
Particule
: quand vous écrivez ou dîtes un nom de famille doté
d'une particule, l'omettre, sauf quand cette particule est constitué
d'un "d'". Exemple : on écrira et dira "les
Truque-Bidule nous ont invités", et non "les de
Trique Bidule nous ont invités". On dira et écrira
en revanche "les d'Archet nous ont reçus", et non
"les Archet nous ont reçus". Porteur d'une particule,
ne grimacez pas trop quand l'on commet cette faute, essayez de ne
pas en tenir compte. La particule s'écrit avec un d minuscule,
sauf en Italie. Si vos interlocuteurs se nomment "Machin de
la Porte du Jardin de la Salle du Monde", ce qui peut arriver,
essayer de connaître leur nom d'usage, qui s'arrête
à "Jardin" en général. La particule
a ceci de différent de l'appendicite qu'on vous ne la décapite
jamais, sauf en période révolutionnaire.
Pâtes
: plat particulièrement délicat… Quand vous
recevez, proscrivez les pâtes. Si l'on vous en sert, ne jamais
les couper, ni avec le couteau, ni avec la cuiller, ni même
avec la fourchette. La meilleure technique consiste à enrouler
quelques pâtes à la fois sur votre fourchette, en se
servant éventuellement de la cuiller comme soutien si elle
vous est expressément fournie dans ce but. Évitez
les bruits de succion. Faîtes très attention à
ne pas vous asperger de sauce, ce qui s'avère souvent mission
impossible.
Périphérique,
autoroute : automobilistes, laissez
la place pour le passage et le dépassement des deux roues,
entre la voie la plus à gauche et la pénultième.
Personnel
de maison, domesticité
: être affable, poli avec le personnel de maison, ou les serveurs.
Il ne vous en servira que mieux. Que
la domesticité sente que vous la respectez. N'hésitez
pas à voir ou revoir l'excellent Vestiges du Jour
(Remains of the day) pour vous conforter dans cette optique.
Et méfiez-vous de ceux et celles qui se plaignent de ne plus
trouver en ces temps actuels de bons domestiques, c'est qu'ils sont
de mauvais maîtres.
Petit-déjeuner
: dans certains cercles, notamment chez des officiers britanniques,
quand vous descendez petit-déjeuner, vous devez adresser
à la cantonade un "Good morning Gentlemen", puis
prendre votre journal et surtout ne plus prononcer un seul mot par
la suite (si ce n'est un grommellement distrait de réponse
à un nouvel arrivant). Le petit-déjeuner est un moment
de silence sacré qu'on est prié de respecter. Ne commencez
jamais une conversation, réservez-la pour plus tard. Cette
coutume du silence provient peut-être des célèbres
problèmes intestinaux du beau monde, qui les accapare tôt
le matin. Certaines personnes, n'ayant pas encore bu leur thé,
sont dans un état semi comateux et craignent le bruit. En
règle générale donc, veillez à rester
discret.
Petit-juif
: expression employée parfois pour désigner un nerf
du coude qui quand on le heurte fait très mal. Bien entendu
il ne réside aucun antisémitisme latent dans cette
expression, allons allons. En anglais, cet os se nomme le "funny-bone".
Plainte
: ne jamais se plaindre, c'est de très mauvais goût.
Même de l'ISF (impôt sur les grandes fortunes).
Plat
: invité à un repas, sachez que vous devez manger
de tous les plats. Si certains mets vous font vomir, prenez-en quand
même en vous débrouillant pour le donner au chien de
la maison s'il y en a un, à l'insu de tous, ou encore le
cacher sous vos couverts. Le rôle de la maîtresse de
maison consiste néanmoins à connaître vos allergies
alimentaires. Ne jamais finir
un plat, sauf si l'on vous y prie et après moult refus polis,
revois de balle, etc. Il en va ainsi de la dernière huître
sur le plateau, de la dernière tranche de foie gras, etc.
Plat
: quand on se sert d’un plat, le disposer à la gauche
de son assiette.
Politesse
(langage) : ne jamais oublier le credo "merci", "s'il
vous plaît", "bonjour" en toutes circonstances.
Ne pas oublier le "pardon". Selon l'interlocuteur, préciser
"Monsieur, Madame, prénom". Ne pas hésiter
à apprendre ces mots dans la langue de tous les pays que
vous visiterez.
Politesse
: être poli et plaisant en toutes circonstances. L'enfant
doit un respect absolu à l'adulte. L'adulte se sert souvent
de la politesse pour maintenir de la distance avec son interlocuteur.
Plus la différence socioculturelle est grande plus la politesse
doit être affirmée.
Politique
: évitez le sujet, autant que possible, cause de fâcheries
et de brouilles familiales ou amicales… d'autant plus si vous
êtes de gauche.
Ponctuation
: la politesse de l’écriture, ne la négligez
pas.
Posture
: debout, pour un homme : que faire de ses mains ? Croiser
les bras sur son torse, ou encore croiser les mains l'une tenant
le poignet de l'autre derrière son dos. Idéalement,
s'arranger pour avoir un verre à la main et une cigarette
de l'autre.
Pourboire
: laissez un pourboire symbolique dans un café, un restaurant,
ou encore quand vous prenez le taxi. L'usage le veut, même
si vous n'êtes plus obligé d'appliquer la règle
des 10 %, en tout cas en France. Les rares fois où vous pouvez
ne pas laisser de pourboire est quand vous voulez vraiment sanctionner
un comportement goujat ou indélicat à votre encontre.
PQ
: dans une maison de famille ou amie, veillez à remplacer
dans la mesure du possible le rouleau de PQ que vous venez de terminer.
Une réserve se trouve généralement dans un
des tiroirs qui vous entourent, dans un cabinet de toilettes ou
autre. On préferera l'emploi de "papier toilettes"
à celui de "PQ".
Premier soir
: évitez de coucher dès le premier soir, à
moins qu’il ne s’agisse que d’une aventure sans
lendemain, auquel cas ne passez pas la nuit chez l’autre.
En toute relation sentimentale digne de ce nom, apprenez à
faire durer le plaisir et à prolonger les préliminaires.
La suite n'en sera que plus délicieuse.
Prénoms
: choisissez des prénoms comme Louis, François, Édouard,
Philippe, enfin des prénoms de rois ou de grands de ce monde.
Donner entre trois et cinq prénoms à chacun de vos
enfants, et n'hésitez pas à user du "Marie",
même pour un garçon, pour le placer sous la protection
de la Vierge. Les prénoms tels que Nathan, Job, Édith,
etc., sont connotés
et donc fortement déconseillés.
Prévenance (sel
et poivre) : toujours en proposer à vos voisines et voisins
avant de vous servir vous-même (idem pour le pain, le vin,
la moutarde, l’eau, etc.).
Pucelage
: il reste officiellement admis que la jeune fille et femme, avant
de se marier, soit pucelle. Qu'elle ne le soit plus depuis longtemps
est passé sous silence. Quant aux garçons de bonne
famille, il était courant de les envoyer dans des maisons
closes spécialisées pour les initier aux techniques
de la chair. Depuis la fermeture officielle des bordels, qu'on peut
se prendre à regretter, un moyen pratique consiste à
passer par les jeunes filles aux pairs, les nurses éventuellement.
Sans doute une réminiscence de l'ancien droit de cuissage.
Queue
: n'hésitez pas à céder votre place lorsque
vous vous trouvez dans une queue (supermarché ou autre),
notamment en faveur d'un(e) client(e) qui n'achète que deux
produits alors que vous disposez d'un caddie plein. N'oubliez pas
de le faire avec le sourire. N'hésitez pas non plus, en l'absence
de vifs remerciements formulés, à lancer un sonore
"De rien !" à l'impoli(e).
Quoi
: quand vous avez mal entendu, ne dîtes pas "Quoi ?",
ou "Hein ?", mais "Comment ?", ou "Pardon ?",
ou mieux encore "Je vous demande pardon ?". Vous
pouvez parfois dire, pour être moderne "Vous pouvez répéter
la question s'il vous plaît ?", allusion au sketch célèbre
des Inconnus. Note : il est parfois plus commode de ne pas
faire répéter, et de feindre d'avoir entendu. Un hochement
léger de la tête, ou un sourcil interrogateur, peut
suffire à relancer votre interlocuteur.
Réception
: quand vous organisez une réception, assurez-vous que le
buffet ne manque pas d’alcool, et qu’il y ait suffisamment
de papier toilettes dans le salle de bains, que du savon et des
serviettes propres y soient présentes.
Regard
: quand vous discutez avec quelqu'un, regardez-le dans les yeux.
Règles,
usages : commencez par appliquer ces
règles chez vous, même seul, commencez par vous respecter
pour pouvoir respecter les autres. Non seulement s’agit-il
d’un excellent apprentissage favorisant les automatismes,
mais aussi une manière d’appliquer le savoir vivre
au sein de votre maisonnée qui ne doit en aucun cas devenir
l’exception à la règle.
Règles,
conventions, usages
: obligez-vous à les connaître, de manière à
pouvoir en jouer et éventuellement les transgresser en toute
conscience.
Religion
(messe dominicale) : il est normal d'aller à la messe même
si l'on ne croit pas en Dieu où s'il on n’est pas pratiquant.
On va à la messe pour se voir entre personnes de bonne éducation.
La sortie de l'église, sur le parvis, est un haut lieu de
mondanités.
Remerciements
: à la suite d'une invitation, téléphonez à
la personne qui vous a reçu, le lendemain, pour la remercier.
Sinon envoyez-lui une petite carte de remerciements. Ou
un mail, profitez des technologies modernes. N'hésitez pas
à le faire, vous seriez surpris par la rareté de ce
geste, votre hôte en éprouvera de la gratitude.
Rendez-vous galant
: rafraîchissez votre haleine, évitez l’ail,
sauf si vous avez affaire à un vampire avéré.
Retard,
ponctualité
: pour un homme, proscrire le retard vis-à-vis d'une femme.
Pour une femme, vingt minutes sont tolérables, mais il faudra
qu'elle prie son compagnon de bien vouloir l'excuser. Entre un homme
et un homme, l'exactitude est la politesse des rois (anecdote racontée
par Montherlant dans Les Jeunes Filles où le personnage
principal comptabilise le retard de ses rendez-vous et les quitte
au bout d’un temps cumulé T).
Rire
(éclat de) : vous pouvez le faire, mais éviter le
barrissement, ou le hennissement. Y préférer le sourire.
Dans certaines familles les trop
grandes manifestations telles qu'un éclat de rire sont presque
malvenues, tant il est de bon ton de tout prendre avec cynisme et
second degré. Le Parisien germano-pratin en fait une règle
d'or.
Roses
: toujours les offrir en nombre impair.
Saucer
: ne jamais saucer son assiette. À l'extrême rigueur
vous pouvez prendre délicatement un petit bout de pain, planter
votre fourchette dedans et saucer. Ne pas prendre son assiette entre
les mains et la lécher directement, seuls les chiens y ont
droit, les bienheureux.
Saucisson
: le trancher en lamelles aussi fines que possible.
Rien de plus désagréable
que de tomber sur un gros morceau de gras. Origine historique supposée
: le saucisson se servant à l'apéritif, la conversation
était encore balbutiante. Servir de très fines lamelles
permettait aux convives d'attendre le dîner tout en ne nuisant
pas au débit oral, les fines lamelles s'avalant rapidement.
Séjour
(chez autrui) : si la domesticité s’occupe de vous
spécifiquement, lave votre linge ou cire vos chaussures par
exemple, laissez-leur lors de votre départ, dans petite enveloppe,
un " pourboire " en liquide (renseignez-vous auprès
de la maîtresse de maison si vous avez un doute sur le montant).
Serrement
de mains (poignée de mains) : ne tendez pas en premier
la main à quelqu'un de plus âgé ou de "supérieur".
Attendez qu'il le fasse lui-même. Évitez également
de broyer la main de votre interlocuteur, ou de présenter
une main molle, ou encore le bout des doigts. La poignée
de main se doit d'être ferme et franche.
Serveur
: desservez l’assiette du convive par sa gauche, posez-lui
la nouvelle assiette propre par la droite. Faîtes le moins
de bruit possible en servant et desservant. Quand un consommateur
ne prend qu’un café, un thé, un verre, abstenez-vous
de débarrasser sa table aussitôt les breuvages consommés.
Rien de plus détestable que de se retrouver assis à
une table vide. Restez silencieux, ne tapez pas la "discut"
avec le client ou le convive, répondez brièvement
aux questions qui vous sont éventuellement posées,
à voix basse pour ne pas gêner la conversation générale.
Serviette
: quand vous recevez et que vous ne disposez que de serviettes en
papier, pliez-les en triangle : ce petit détail rendra
la chose élégante. Cultivez
le sens du détail, les menues attentions, si le diable s'y
cache, la grâce aussi.
Sexe
: ne jamais parler de sexe, c'est vulgaire.
Rappelez-vous qu'officiellement le sexe n'est
pratiqué qu'une fois marié, et qu'une fois marié
le sexe ne sert qu'à la procréation.
Soirée
: l’usage veut que vous alliez saluer ceux qui vous invitent,
vos hôtes, et inviter leur fille à danser, impérativement,
si vous êtes de sexe masculin.
Soirée
: faire très attention à ne pas confondre le personnel
de maison, ou encore les serveurs, avec des invités. Vous
pouvez leur dire bonjour, les saluer, mais n'allez surtout pas leur
tendre la main. Le personnel de maison est une catégorie
de personnes à qui il faut sourire gentiment et demander
quelque chose poliment. Rudoyer les domestiques, quand vous n'êtes
qu'un invité, est d'une profonde impolitesse. Ne
claquez pas des doigts pour attirer leur attention.
Soupe : très
délicat : faites attention à verser le contenu de
votre cuiller dans votre bouche, et à ne pas aspirer le liquide
contenu dans la cuiller avec force bruits de succion. Ne raclez
pas l'assiette avec votre cuiller. Selon les familles vous êtes
supposés finir votre assiette, ou en laisser un fond pour
ne pas paraître glouton. Observez ce que vos hôtes font.
Sourire
: n’hésitez pas à en user sans en abuser. Sachez
que dans beaucoup de cas de figure votre visage n’en sera
que plus aimable. De même, un sourire chez votre commerçant
ne sera jamais superflu. Enfin, quand vous vous découvrez
dans un miroir, n’hésitez pas à vous sourire.
Sous-vêtements
: les garçons portent des caleçons, et non des slips
(et quid du boxer ?). Les tricots de corps sont à éviter
sauf le Damart par grand froid. Il est malséant (autrement
dit, vulgaire) de laisser apparaître un tricot de corps ou
un polo dans l'échancrure de son col de chemise ouvert. On
prononce "sweatshirt" et non pas "sweetshirt".
Souterrain : savoir
que dans n'importe quel château il doit y avoir un souterrain,
même si muré. Et
qu'il est supposé mener à un trésor perdu qui
n'attend que vous. Un château sans souterrain ou passage secret,
porte dérobée ou autre, ne peut être un vrai
château.
Sport (tennis) : savoir
jouer au tennis pour pouvoir faire le quatrième en double
quand vous êtes invité à la campagne.
Même chose pour le bridge.
Sport,
jeux de société
: ne pas être mauvais joueur, rester calme, ne jamais s'énerver.
Ne pas dire "Oh, quelle chance tu as !" lors d'un beau
coup même hasardeux de votre partenaire, mais "Bien servi",
"Bien joué". Dans certains cas extrêmes,
en sport ou dans des jeux de société, laissez gagner
votre partenaire si vous voyez que cela lui fait vraiment plaisir.
Suicide :
si vous vous suicidez, ayez la politesse de le faire dans un hôtel
et non chez vous. Si vous vous défénestrez, vérifiez
préalablement que personne ne se trouve au-dessous. Si vous
vous coupez les veines, faites-le dans votre baignoire, pensez à
la femme de ménage. Même chose si vous vous tirez une
balle dans la tête. Pensez à vos proches qui découvriraient
votre corps et dans quel état. Suprême délicatesse,
maquillez votre suicide en mort accidentelle.
Table
: veillez, en passant le plat, à respecter le protocole des
femmes avant les hommes, des personnes les plus importantes dans
la hiérarchie. Les femmes d'abord (exception faite d'un membre
du clergé), de la plus âgée à la plus
jeune (exception faite des enfants qui se servent en dernier), et
également de la plus éloignée de ceux qui reçoivent
(exemple : la jeune femme de 22 ans amie du fils de la famille
passera avant la vieille cousine germaine de 40 ans), puis les hommes
(même règle croisée de l'âge et de l'éloignement).
La hiérarchie vous sera indiquée par le plan de table,
les invités d'honneur étant placés à
côté des hôtes, à la droite de la maîtresse
de maison pour l'homme invité numéro 1, à sa
gauche pour le numéro 2. Idem pour la femme invitée
numéro 1, à droite de maître de maison, etc.
Plus on s'éloigne des hôtes et plus l'on tombe bas
dans la hiérarchie.
Table
(s’asseoir à) : son voisin de table doit aider la femme
à s’asseoir sur sa chaise, en deux mouvements : il
se place derrière la chaise de la voisine, la recule pour
que celle-ci puisse s’asseoir, puis il la rapproche de la
table une fois la femme assise, de manière à ce qu’elle
se trouve à la juste distance. Cette coutume trouve certainement
son origine dans les robes lourdes que pouvaient porter les femmes
à une certaine époque.
Table
(s'asseoir à) : les hommes s'assoient après les femmes.
Quand tout le monde est assis, si une femme se lève il est
d'usage que tous les hommes de la pièce se lèvent
aussi. Il convient de se lever également pour un nouvel arrivé
(sauf pour des enfants). Les femmes restent assises. Lorsqu'une
femme rentre dans la pièce ou arrive en retard à table,
les hommes doivent se lever et rester debouts jusqu'à ce
qu'elle se soit elle-même assise. Non non, ce n'est pas le
jeu des chaises musicales.
Table
(art de dresser la) : le ou les couteaux à droite de l'assiette,
lame(s) vers l'assiette, la ou les fourchettes à gauche,
dos bombé vers l'extérieur. Les assiettes qui disposent
de motifs doivent être disposées de façon à
ce que ces motifs puissent être vus dans le bon sens par le
convive, afin que celui-ci ne se dévisse pas la tête.
Les arrêtes de la petite fourchette (placée sur le
bord nord de l'assiette) et de la grande fourchette se rejoignent,
de même que les pointes des lames des petit (placé
également sur le bord nord de l'assiette) et grand couteaux.
Sur le nord de l'assiette, d'abord
le couteau, puis la fourchette (vers l'extérieur). Le verre
d'eau se place à gauche du verre à vin.
Table
(se tenir à) : ne pas mettre ses mains au-dessous de la table.
Elles doivent être visibles de tous, posées de part
et d'autre de l'assiette, à plat ou les poings serrés,
ou bien encore sagement croisées devant vous, prenant appui
sur la table. En Angleterre en revanche c'est l'opposé —
décidément —, les mains se posent sur les genoux
et jamais sur la table. Sans
doute qu'en France nous voulons être certains que les uns
et les autres ne se touchent pas. Les
coudes ne doivent en aucun cas être posés sur la table,
sous peine de s'exposer à un coup de manche de couteau ravageur.
Table
(se tenir à) : ne pas mener sa tête à la nourriture,
mais lever son coude et approcher la fourchette ou la cuiller de
votre bouche. Vous risquez
certes d'en renverser le contenu ce faisant, cela vous oblige à
prendre de plus petites portions. La tête et le dos doivent
rester droits.
Table
(conversation à) : partagez votre conversation de manière
égale entre votre voisine de droite et celle de gauche. Quand
vous parlez à l'une d'entre elles, tournez uniquement la
tête dans sa direction et non les épaules, pour ne
pas tourner le dos à votre autre voisine. Évitez de
vociférer à travers la table si celle-ci est trop
grande.
Table (us et coutumes)
: ne jamais commencer à manger (ne pas même mettre
la main sur ses couverts) avant que tout le monde ne soit servi.
Ne commencer quà la suite de la maîtresse de maison.
Si elle est distraite et volubile, oublie
de commencer, demander négligemment la permission d'attaquer
votre assiette avant qu'elle refroidisse.
Table
(disposition à) : quand deux hommes et une femme sortent
au restaurant ou dans un bar, les deux hommes doivent encadrer la
femme : un en face, un à ses côtés, du côté
où il y aurait du monde. Et
non, ce n'est pas un mauvais remake de Jules et Jim. Laissez
toujours la banquette à la femme, ou le siège le plus
confortable. Laissez-lui également le siège qui dispose
de la meilleure vue.
Téléphone
: parlez avec le sourire, votre interlocuteur l’entendra.
Téléphone
: si vous disposez de l'option double appel, ne jamais laissez votre
premier interlocuteur en attente plus de dix secondes. Demandez
au deuxième si vous pouvez le rappeler. Ou alors abolissez
cette fonction.
Téléphone
: évitez de téléphoner avant 9h, après
21h, ainsi qu’à l’heure présumée
des repas. Quand vous appelez quelqu’un, présentez-vous
sur le champ, déclinez votre identité, et seulement
ensuite demandez à parler à la personne désirée.
"Bonjour Monsieur / Madame, Théo Blast à l’appareil,
puis-je / pourrais-je parler à XY ?".
Téléphone
portable : choisissez les
sonneries les plus discrètes, ou mieux, la fonction "vibrer",
qui de plus vous procurera quelques sensations.
Téléphone
portable : débrancher son téléphone portable
dans tous les endroits où vous êtes invités,
ainsi qu'en tête à tête informel. Lors d'un dîner
ou d'un cocktail ou autre, il est recommandé, dans le cas
d'un téléphone sans fil, lors d'un appel de l'extérieur,
de répondre mais seulement pour dire à l'interlocuteur
de bien vouloir rappeler plus tard, ou qu'on le rappelle soi-même.
Si cette conversation téléphonique est absolument
nécessaire, passez dans une autre pièce pour ne pas
gêner vos invités, et écourter cette conversation
au maximum.
Téléphone
portable : évitez bien
entendu de parler fort et de faire participer la terre entière
à votre conversation, la technologie moderne accomplit des
miracles en termes de qualité d’écoute.
Tennis
(tenue de) : emportez dans vos bagages une raquette de tennis et
une tenue. Pour les hommes un bermuda est considéré
comme élégant (le short est absolument proscrit),
le blanc est de rigueur. Pour les femmes une jupette blanche est
souhaitée. Sur un court en terre battue les semelles relativement
lisses sont recommandées. Ce n'est pas vous qui vous coltinez
l'entretien du court.
Tenue
décontractée : sur un carton d'invitation, cela
signifie que vous pouvez venir comme bon vous semble. Cependant
une petite touche d'élégance ne nuira à personne.
Non, la mention "tenue constipée" n'existe pas.
Tenue
de ville : cette mention, sur un carton d'invitation, implique
un style décontracté, sortie du bureau. Il est préférable
pour un homme de mettre une cravate et une veste (ce qui suppose
une chemise, et non un t-shirt), et d'éviter les jeans ainsi
que les chaussures de sport. À
l'opposé de la tenue de soirée.
Toilettes
: ne pas utiliser le terme "toilettes", ni "chiottes",
ni "WC". Préférer des expressions comme
"le bout du couloir", "l'endroit où même
les rois se rendent seuls", les "wawas", "le
petit coin", "le trône", ou encore les "cheugueudeugueux".
Chaque famille dispose d'un petit mot, d'un nom de code, pour désigner
les toilettes, renseignez-vous discrètement. Pour une femme,
l'usage voudra qu'elle aille "se laver les mains" (aux
États-Unis, on dit également "powder my nose",
ce qui peut également signifier aller sniffer un rail de
cocaïne).
Toilettes : veillez
bien entendu, quand vous êtes un homme, à baisser la
lunette et à tirer la chasse d'eau avant votre départ.
N'hésitez pas, dans la mesure du possible, à laisser
les toilettes aussi sinon plus propres qu'à votre
arrivée. L'Éternel vous en sera gré.
Toilettes
: il est vivement recommandé de se laver les mains après
y être allé. Hôtes : toujours proposer dans
ce lieu intime savon et serviette. Même si l'usager n'y touche
pas, lui en donner la possibilité.
Toilettes
: en cas de toilettes à proximité de personnes, séparées
par une faible cloison, l'homme s'efforcera d'être le plus
discret possible. Il veillera par exemple à ne pas diriger
son jet exactement au centre afin d'éviter des bruits désagréables
des cataracte, de même que pour une grosse commission menaçant
de s'entendre de l'autre côté de la porte, il s'arrangera
pour tousser juste au moment du "plouf". S'il y a une
file d'attente devant les toilettes, sauf en cas d'urgence absolue,
l'homme est prié de laisser sa place à une femme.
Travail
: apprenez à ne pas parler de votre travail sauf si on vous
pose des questions dessus, à considérer votre travail
comme un mal nécessaire qu’il n’est nul besoin
d’évoquer dans la sphère privée. Réservez
vos éventuelles sollicitations professionnelles à
des moments précis, en tête à tête et
quand vous êtes certain de ne pas déranger votre interlocuteur.
Trottoir
: l'homme qui marche en compagnie d'une femme sur les trottoirs
doit se tenir du côté de la circulation. Lui donner
le bras si elle le souhaite. Cela permet en outre à la femme
de faire du lèche-vitrine plus aisément. Toutefois
les amoureux éviteront de se tenir en public par la main,
ou pire, par le petit doigt.
Vacances
: sujet de conversation extrêmement prisé. Abordé
avant et après les vacances, c'est-à-dire tout au
long de l'année. Les vacances se doivent généralement
d'être exotiques, croisières, périples en Amérique
du Sud en en Inde, ski dans certaines stations (la Suisse est bienvenue),
ou bien ressourçantes, se rendre dans les propriétés
de famille, etc. Si jamais vous partez dans un camping, dîtes
plutôt "Je pars à l'aventure et je coucherai à
la bonne étoile". Si vos vacances ne sont pas potentiellement
intéressantes pour les autres, préférez dire
que votre charge de travail vous empêche d'en prendre. De
retour de vacances, n'oubliez pas de dire que celles-ci ont été
merveilleuses. Il est de bon ton également de glisser un
mot ou deux sur le monde qu'il y a eu, la foule, les masses, en
regrettant les temps anciens où les vacances étaient
le privilège des riches. Prenez des photos, des vidéos,
tout ce que vous voulez, mais ne les imposez pas à autrui.
Verre,
tasse : un verre se
tient par au-dessous (mais pas par le pied), tout comme pour une
coupe de champagne. Ne pas le prendre à pleines mains mais
délicatement. Une tasse
se tient par son anse, Relevez le petit doigt, cela peut vous aider.
Verre
: toujours veiller à ce que les verres de vos voisines de
table soient remplis d'eau ou de vin. Lorsque le verre est vide,
leur proposer avant de vous servir vous-même. Une femme ne
se sert pas elle-même de vin ou d'eau, et si son voisin l'oublie,
elle lui demandera négligemment, sans lui faire remarquer
son manque d'attention ou son oubli. Idem
pour le fait de déboucher une bouteille.
Verre
de vin : il ne se remplit qu'à moitié, jamais
complètement, à la différence du verre d'eau
ou encore de la coupe de champagne. Le
vin se déguste, l'eau se boit. Quant au champagne, il est
à moitié rempli de bulles.
Verres (disposition
des) : les verres à table relèvent d'un exercice redoutable
d'identification. Il faut savoir qu'en règle générale
il y a un verre par breuvage ; un verre pour l'eau (à gauche
des autres généralement), un verre pour le vin rouge,
un autre éventuellement pour le vin blanc. Ne vous trompez
pas.
Vin
: ne proposez de remplir les verres de vin qu'après la soupe,
au dîner, s'il y en a. On ne prend ni ne boit du vin pendant
la soupe / le potage.
Voisin
: votre pire ennemi, apprenez cependant à lui dire "bonjour"
chaque fois que vous le croisez, ou "bonsoir". Faîtes-le
d'autant plus si elle ou elle ne vous répond pas, et systématiquement.
Quand vous emménagez dans un endroit, il est d’usage
d’inviter vos voisins dans les premières semaines,
histoire de faire semblant de faire connaissance. Histoire aussi
d’identifier les nuisibles, et ceux à qui on pourra
emprunter un tire-bouchon.
Voisins
(de table) : veiller à ce que vos voisins de tables ne manquent
de rien. Précédez leurs désirs et intentions,
que ce soit en pain, eau, vin, sel, poivre, etc. N'oubliez pas de
vous servir vous-même.
Vœux
(cartes de) : ne jamais les négliger, c'est un exercice obligatoire
ou presque, tout comme de répondre par vos propres vœux
à ceux qui vous en envoient. C'est d'ailleurs une occasion
pratique de garder le contact avec des personnes que vous ne désirez
pas voir pendant l'année.
Voiture
: votre véhicule ne doit nullement être une zone d’exception
en matière de savoir-vivre. Évitez une conduite brusque,
ne vous transformez pas en macho au volant, ne jurez pas, ne klaxonnez
pas à tout bout de champ, ne soyez pas impatient. Ouvrez
la porte à votre passagère, offrez-lui votre bras
pour l'aider à rentrer ou à sortir de votre carosse.
Voiture
: quand vous vous garez, veillez à ne pas coller les voitures
devant et derrière, ménagez leur un peu d’espace
pour se dégager. Ne serait-ce que pour éviter des
représailles.
Voix : évitez
d'élever la voix. Votre ton doit être posé et
doux.
Vouvoiement,
tutoiement : toujours
vouvoyer votre interlocuteur quand vous ne le connaissez pas et
que vous ne vous êtes pas mutellement et expressément
autorisés le tutoiement (anecdote des Chiraquiens de banlieue
sensible, qui interviewés répondaient qu’ils
préféraient voter à droite "parce qu’au
moins les politiques les vouvoyaient quand ils venaient sur le terrain,
ce qui n’étais pas le cas des Socialistes démagos").
Ne pas s'étonner quand une personne vouvoie son chien ou
lui parle en anglais : c'est considéré comme très
chic. De même, dans certaines familles et entre membres, le
vouvoiement reste de rigueur : entre frère et sœur,
entre enfants et parents, et réciproquement, entre mari et
femme.
Vulgarité
: à proscrire absolument ; une des définitions de
la vulgarité est qu'elle est la grossièreté
qui s'ignore.
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