Résidus (avant
le silence)
B.B. / Bardot
Oh la triste survivante qui
À la légende résiste qui
Au lieu de mourir à l'apogée
D'une lumineuse destinée
S'efforce d'exister lutte
Pour des causes à la limite
Du pathétique…
Oh la triste survivante
Qui fit chatoyer la pellicule
Rêver par millions le spectateur
Éblouissante féminité
Solaire frôlant le vice
Qu'un de ses cils frémisse
Partenaire jeté dans l'ombre
Ou d'un sourire mitigé
Affiche sa supériorité
Oh la femme à la légende
Le mythe qui convoque le rêve
Tu te survis, autre, dérisoire
Aux milieu des dieux
Il n'empêche, le jour de ta mort
On se souviendra, te rappellera
Ton existence, pour ta vie
Ta légende, pour ta destinée…
À l'éternité s'attachera
La fluorescence de tes cendres.
Babillage
xxxxxxxxxxxx à
C.M.
Au crépuscule s’éveilla l’enfant
Qui étendit les bras vers sa mère
Alors que la nuit tombait mollement
Enfant respectueux du silence…
Regardez ces yeux noisette
S’écarquiller d’innocence
Dépouillés il s’offrent à l’amour
Des grands procréateurs et passants
Et ce sourire incertain où trois dents perlent
De celui qui ne connaît pas la brûlure
De la faim ni la morsure du froid
Regardez ces menottes qui s’agitent
En quête d’un hochet sonore
La vie lui est un jeu à porter à la bouche
Décuplés les sens fragile la tête.
Clapotis
Bruissement
Tourne la langue
Cent fois dans la bouche
L'oreille attentive
Au bruissement
Première matière
Évanescente braise
Prête à crépiter
Prête à déboucher
Susceptible d'engendrer
Sensation d'avènement
Proche et confus pourtant
La plume piaffe
Se cabre la page
Au palais la salive
À l'embouchure
Attente
Petites explosions
À peine perceptibles
Mode interne
S'agit-il en fait
D'une implosion
Vertige d'un prodige
À l'aube d'hier
Regard en avant
Difficile et forcé
Fertile
Difficile
Dorée la lueur
Au sommet des verts
Yeux révélateurs
Poison ou éther.
Contrepoint
(1)
Je ne désire point de rencontre
Directe avec le réel
Je préfère jouer dans mon coin
Avec ma panoplie de rêves
Où le désir s'entremêle au virtuel
Y trouve une certaine satisfaction
À la lisière d'une désolation
Cela ne peut durer disent-ils tous
Qui pourtant n'entrevoient que l'ombre
De l'empire emprise que cette démarche
Génère en mon âme
Dans la chimère je trouve parfois jouissance
Parfois
Échos de sérénité
Sensations atténuées
Diffuse émotion toujours
Toujours.
Contrepoint
(2)
À la réalité frigide
Je préfère le frisson du réel
L'humeur qui amène l'émotion
— suffit-il de se laisser aller —
Où la sensation tiède qui vient
Réchauffer mon cœur
Qui au milieu du désert
Vient souffler sur mon front
La fraîcheur d'un espoir
Si GRAND
Mon espérance n'a de limites
Que le bain de désespérance
Dans lequel je fus baigné
— l'homme noir au regard bleu —
Sans cesse me défiant des seuils
Viens-je relancer la dynamique
Du contrepoint noir et blanc
Braise et glace.
De la mer
à la mort
Toast à ta vie
Dernier signe d'adieu
Incessamment sous peu
De l'immobile l'envie
Que ne suffit-il
De se laisser aller
Pour que la mort
Nous étreigne
Que ne suffit-il
De fermer les yeux
Pour que la vie
S'assoupisse
Non
Lendemain y aura-t-il
Aussi douloureux
Que futile
Et d'un corps faudra-t-il
Assurer le maintien
Le mouvement
Le soutien
Jusqu'à la dernière
Escale, marche
À la mer
Bain de mort
Enfonce-toi dans les flots
Calmes
Laisse-toi sombrer
Doucement
Entre deux infinis…
Âme
sœur
Ah l'euphorie
De l'âme sœur
À te voir en cœur
Une âme rit
Tigresse à la crinière
Brune ondulée fière
De vert parfois les yeux
Défient les cieux
Ivre de charme
Je m'abandonne à tes armes
Pour demain les larmes
Savoure maintenant
Savoure amplement
Savoure la femme !
Et ces lèvres rouges dessinées
Soulignées d'un mince sombre trait
Toute résistance laminée
Que l'irréversible soit donc fait.
Ce fut
Ce fut le crépuscule et la sensation lyrique
Ce fut la lueur pâle et
Fatale des souvenirs défunts
Ce fut l'ère au commencement
À l'œil ouvert démesuré
À la pupille dilatée
Prunelles luisantes
Au sortir de l'éveil
Ce fut la promesse, la caresse de l'espoir
Qui comprimèrent en étreignant
Qui empéchèrent de parler, à force de dire
Qui asphyxièrent dans un sursaut de pureté
Ce fut l'hagarde sensation
Par où commencer où commencer
Ce fut un rythme sans mélodie
Ce fut l'émotion inexprimable
Bancale inexpugnable
Vacille sur ses assises
Aussi lointaine qu'une carte postale
De la survivante Venise…
La nuit s'assoupissait
Le jour partait de l'autre côté
Nuages oh nuages immobiles
Ce fut.
Femmes
Visages de vague
À l'écume de larmes
Aux humeurs
Au charme
Visages de femme
Viennent me hanter
Ces figures en émoi
Fragments de beauté
Visages
Visages de femme
Femmes au visage asséché
Éclat des pupilles
Femmes graciles lèvres
Commissures
Fissures en mon âme
Femmes au regard
À l'étreinte
Et je m'échine
Et je m'éreinte
Les ombres déclinent
Femme atmosphère
Femmes humeurs
Femmes femmes
Fantômes rêves
Pour le meilleur et pour le pire.
Adviendra un temps au proche écho
Où la contact surgi aura rejoint
D'un tiroir le recoin
Archive au goût de poussière
Au parfum dévidé de sa terre.
À
côté d'elle
Oh ce désir de consolation
Quand au creux de son lit
L'on ouvre ses yeux humides
À la pénombre
Qu'on n'ose bouger de peur de froisser l'air
À moins qu'une présence ne soit déjà
de trop
Conscience, mauvaise, mauvaise conscience d'exister
Désir de ne plus bouger qu'atteste du souffle
L'exténuation
Alors qu'au bout — l'autre bout, commencement —
C'est une voix caressante.
Dix-neuf
ans
19 ans n'étaient pas pour elle le chant du cygne
19 ans étaient une seconde naissance
Un bain de jouvence pour d'autres
Comme moi, indifférentes consciences
Instinct
Que j'aimerais l'humaine race anéantir
Dissoudre jusqu'à la moindre trace…
S'éveille de son hiver une fois par millénaire
Le messager qui apporte la défaite
Le tisseur de voile mortuaire
Pour qui l'apocalypse signifie fête !
Que j'aimerais d'un regard fondre l'humaine caste
En son originelle boue aurifère
Des civilisations des cultures défaire
Les toiles insectes faire de la place…
Mugira la tempête et ses mauves effluves
Ses jets de sang métallisé
Ses cris de pierre…
L'innocent
Épuisé d'innocence
Je fus pris au piège
Et m'en vins échouer
Sur les rivages
De l'humanité
Ils me dénoncèrent
Impertinence
Me condamnèrent
Péché d'innocence
M'exilèrent
Rejeté aux flots tutélaires
Tel un poisson venimeux
Dont ne voudraient pas même
Les requins je sombrais
Dans l'inconscience
Entre deux eaux
M'évadais
L'algue chevelure soyeuse
De coquillages me parais
Sur les 7 mers dérivais
D'un navire en perdition
J'inspire le naufrage
En compose mon festin
Féroce je rends aux hommes
Leur venin de dédain
Amant des sirènes
De Thétis le bâtard
Je charme murènes
Et hippocampes
Babille marée m'étends rivage
Sous l'emprise d'une humeur ludique
Surgis Léviathan ou Loc'Ness
Je tiens bridées pour l'instant
Ma flotte de méduses
Gobeuses de prunelles…
La vieille
Sur un chemin à peine tracé
Déjà recouvert de mauvaises herbes
La vieille progresse lentement sous son fardeau de bois
Un crasseux fichu juché sur la tête
Elle pose un pied devant l'autre s'extirpant des ronces
La nuit tombe qu'elle est toujours en train de cheminer
Hâtant le pas parfois frissonnante
Proche désormais de la cahute de misère où
la braise
Sommeille couverte de cendres
En descendant le talus derrière le tas de pierres
S'élève une herbe plus drue plus verte
D'où émerge vermoulue une petite croix
De guingois l'époux défunt
Ce brave bûcheron écrasé par le tronc qu'il
abattait
La vieille d'un tour de hanches balance
Son fagot sur le seuil
Marmonne et bave un peu
Plonge le nez dans la soupe fumante
Se frotte les mains secoue les pieds humides…
Plus tard lorsque la lune est pâle
Que le hibou hurle et les branches gémissent
Forêt de rumeur
Elle se lève met sa robe noire comme
Ces yeux qui ne voient plus que le gris de l'âme
Déterre la faux immense d'un mouvement leste
Et s'en va, droit devant elle, moissonner
La vie égarée.
Malheur
à ceux…
Malheur à celui qui fut voyant
Oublia de veiller s'éveilla
Un lendemain du sommeil ivre
Perdu dans la nuit blanche
Malheur au dégrisé
Qui déchanta d'un idéal
Dût descendre de son piédestal
S'affala mordit la terre
Se brisa la nuque contre la pierre
Malheur à celui qui crut
À la permanence de son œuvre
Seule permanence le désir
Sang avide de jaillir
Tel est le dilemme
En amont la puissance
Au faîte la délivrance
En aval la patience
Au terme la sûre et certaine déchéance.
Obsession
Voici venu le temps pour toi
D'accomplir le dernier saut
De devenir pour moi
Une véritable obsession
Tu étais née d'un vague désir
Qu'amour aurait pu seul définir
À ta présence fugitive l'absence
Venant nourrir
Le cercle de ton emprise
Quand du réel je m'exilai
Et en songe venais te caresser
Sourire à deux plaisir
Tu vins dans mon royaume
En tant que reine amante
Tendre chimère m'attachant
À ton vol ton cri
Désormais obsession
Désir vaincu passion
Ivresse d'une illusion
Âme perdue cœur en fusion !
Regret
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxà
Corvo
Jamais ne pourras-tu savoir
À quel point je t'aurais dédié ma vie
Si seulement tu avais voulu
Nous aurions accompli des choses, des grandes
Tu aurais les yeux fermés le monde conquis
Tu te serais fiée à ma voix je t'aurais guidée
Chevauchée tu aurais pu franchir le mur du temps
Si seulement tu avais su dire oui
Nous aurions ensemble défié les dieux
Les cieux nous auraient servis de ceinture
Toi ma parure et moi l'azur de tes lèvres
Dignes amants de la terre…
Si seulement tu n'avais douté
Tu aurais laissé le désir subjuguer la frayeur
Fugueurs de l'humanité
Nous aurions bu à l'hydromel de l'éternité
Amour unique, regret inique
Te repends-tu parfois alors
Qu'estropiée tu me considères
De loin, bancal, friser l'abîme !
Semonce
Vous qui sommeillez vaguement sur le lit
En proie à un confortable ennui
Vous qui perdez votre temps à attendre
L'avènement des rêves…
Levez-vous et tournez la tête
Dansez trépignez hurlez
La révolte enfouie faîtes jaillir
Qu'elle éclabousse le monde de sa brûlure !
Tordez la main qui vous est offerte
Crachez au visage qui vous baise
Crevez les yeux qui s'apitoient
Piétinez les apôtres de votre enfance !
Spontanés devez-vous surgir
Non pas lente et longue continuation
Mais une seconde naissance devez-vous accomplir
Où l'accoucheuse et l'enfant se confondent !
Provoquez le mal ici où l'on attendait le bien
Le pire exécutez là où l'on désirait
le meilleur…
Vengeance
Ils se croyaient si nobles puissants jugeaient
Quand bon leur semblait du bout des lèvres
Aussi fiers que méprisant se levaient-ils
Menaçaient d'un index amadouaient d'une bague
Leurs corps vêtus de lourdes draperies
Étouffantes de richesse ils chevauchaient
Leur nombre résumait leur force
Jongleurs binaires du bien et du mal
Enfant je les imaginais nus
Tremblant dans la cour d'un hiver
Pour ombre la crasse ourlant la graisse
Pauvres corps loqueteux où le vice perçait la peau
!
Jamais n'eus-je la faiblesse de les prendre en pitié
Alors qu'ils me posaient sur leurs genoux
Sous le couvert d'une distraction
Affichais-je ma répulsion
Leur crachais au visage tentant
De mes tendres menottes
De leur arracher les yeux !
Me défiais-je le présent me donna raison
Et me fit résister à la tentation
De devenir un des leurs
Maillon d'une génération de vermine
Je grandis à l'écart parmi les femmes
Passant de leurs jupons aux marches du temple
Pour aimer les vestales vierges
Qui m'offrirent le prix du silence
Celle-là piqua même neuf soirs de suite
La tempe de son époux ronflant
Et me fit boire l'antidote sanguine
Qui devait me rendre invincible !
Mon adolescence fut confiée aux loups
Qui se chargèrent de mon errance
M'aguerrirent à la souffrance
M'apprirent à mépriser les coups
Ce matin ai-je sacrifié ma mère aveugle
Au dieu de la vengeance
Et terrible j'affûte mon poing
Proche, prêt, au retour !
You have
a past…
You have a past there
You don't want to meet
Creeping near the window
Out of a mirror, shade
Peaceful your breath
Now that we are two
Me and you
Now that I'm fading
Into, bursting
Double soul for one and sole
Body
Gather the ashes
Of foreign dreams
Burnt unaccomplished desires
Spilled deeping in
A wondering ocean of
Memory
Will you forget as you get
Messages f'rom below, asking
For your head to turn
One last time back
Watch out for the moon
Little lady get scared
It will judge eventually
Your sins and trembling
Shoving 'll be your soul
Watch out 'cause you'll loose
This game which rules
You happen to forget
I'll never forgive the pain
Your sins caused on my
Drowned, splashed soul !
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