FRACTEUS matrice d'1 identité chaotique quantique / réflexion instable déformée évolutive aléatoire du je en mots / perceptions… MATRICE code source à multiples variables / dimensions connues et inconnues / coefficients espace temps indéterminés / ensemble apparemment ordonné / interface / témoignage… THEO BLAST sujet / terrain / 2 la matrice / je / est 1 / infinité (d') autre(s) / provisoirement définitif & définitivement provisoire…

 


La Spirale

Précis de lucidité ou bréviaire à l'usage des vivants

Avant-propos


Il est foncièrement paradoxal de vouloir écrire les lignes qui vont suivre. Si l'on va jusqu'au bout et que l'on prend la peine de revenir à cet avant-propos, il est non seulement paradoxal mais presque prétentieux que de croire à une quelconque utilité du message délivré ici. Il n'y a pas de message, seulement des évidences, des mises à plat. Et le paradoxe est compris dans le dessin que j'essaie de tracer, justement. C'est une occupation du temps que d'avoir voulu écrire ces lignes, et si j'espère qu'une jeune fille de 16 ans y trouvera matière à s'épanouir, je m'adresse aussi bien au vieux sage de la montagne qu'à l'anonyme de la rue d'à-côté. Les lignes qui vont suivre ne s'adressent donc à personne en particulier, et donc à tout le monde. Elles ne visent aucun public, et donc peuvent concerner chacun. Et réciproquement. Avant tout, évidemment, elles s'adressent à moi-même.

Si j'ai désiré le sous-titrer Précis de lucidité, c'est tout simplement que je me suis attaché à la concision, persuadé que les mots sont à utiliser avec parcimonie pour éviter les écueils. La sobriété et la simplicité contre des mots aux sens trop multiples. La lucidité, c'est tout simplement considérer les choses, les hommes, le monde et les mots en face, aussi "en face" que possible, d'être dans le vrai. Même si ce n'est pas forcément réel. Une question de mots, encore une fois. Car la force du réel peut par contrecoup devenir vrai. Et ce vrai n'est que "mon" vrai, je n'y attache aucune valeur particulière.

Aussi dans une première partie j'essaie de tracer les grandes lignes de ce qui est vrai (ce qui est vrai selon moi, ceci n'engageant que moi, à ne considérer que comme une hypothèse parmi de nombreuses autres), puis dans une seconde partie, décrire les mécanismes du réel, qui comme on le verra sont avant tout des échappatoires au vrai. Dans une première partie, les axiomes, théorèmes, postulats, règles, dans une seconde partie les relations, interdépendances, jeux, mécanismes et rouages humains.

J'aimerai ajouter seulement ceci : je pense ce que j'ai écrit et je continue doublement à vivre. Je suis conscient que tout en moi ne s'occupe qu'à une seule chose fondamentale, passer le temps, et justement cela me permet d'entretenir une grande curiosité devant le miracle du monde humain. Loin de me désespérer, cette apparente contradiction est source suprême de divertissement, et de gaieté. Tout est affaire de réconciliation, que l'esprit serve l'épanouissement du corps comme le corps irradie l'esprit, les deux étant bien entendu une seule et même matière, un seul et unique enjeu : l'accomplissement de soi-même.

En marge :

• Je veux rester humble. Attention à l'orgueil d'être humble. J'ai conscience d'être sage à ma manière, mais je suis trop attaché au regard des autres encore, gamin : cela fausse la perspective. Hypothèse romanesque du vieil homme à l'aube de sa vie qui envoie cet ouvrage. Nouvelle de Yourcenar. Ou bien double hypothèse de l'adolescent rageur qui prend l'opposé, la vindicte, cette dualité pouvant s'exprimer par deux discours, deux genres différents… Duo, l'un va avec l'autre, inextricablement. Celui qui préfère l'un des deux se trompe. Ainsi le chaos est fait système encore une fois. La vérité se fait voir par deux voix.

• "voir de face" : mauvaise expression, la vérité peut être douloureuse voire insoutenable.

• Jj'ai écrit ce précis pour passer le temps, pour lutter contre l'ennui. "Il fallait bien que je m'occupe".

• L'ado : et évidemment je voudrai que cela devienne un bréviaire lu à des millions d'exemplaires, que l'on me respecte, que l'on m'admire, ou que l'on m'exècre, que ce livre devienne un phénomène de société résistant aux modes, qu'il soit traduit dans toutes les langues, que l'on donne aux lycéens des fragments à commenter au Baccalauréat, que les rats de bibliothèques s'échinent en thèses parasites sur cet ouvrage, que ce livre soit solaire, radieux, cosmique, infini, antidaté. Qu'il révolutionne la vie de chacun.

• Le vieil homme : ce sont des fragments, devant l'obsession de la mort et de l'ennui, d'humbles petits fragments. Si je me suis adressé à un éditeur c'est pour m'en débarrasser, cela aurait pu tout aussi bien rester dans un tiroir (à l'heure où j'écris ces lignes c'est même probable). Toutes ces lignes ne sont qu'évidence, je suis un parmi des centaines de milliers…

• Bréviaire à l'usage des vivants ou bible du lycéen à lire absolument entre la Première et la Terminale avant d'aborder la philosophie. Le manuel des jeunes gens ayant envie de vivre

• Ne jamais oublier que la lucidité est une utopie : d'où la nécessité de rester humble. La lucidité procède du langage. Et le langage n'est que les mots, rien que des mots.

• Cet ouvrage n'est pas la compilation d'œuvres antérieures, de citations. Il se veut nu, instinctif, délibérément instinctif.

• Trop d'esprit tue le corps. L'enjeu se trouve là, dans la réconciliation du corps et de l'esprit, qu'ils marchent de concert. Harmonie. De toutes façons, je doute fort que l'esprit et le corps aient jamais été dissociés. L'esprit procède du corps comme le corps doit procéder de l'esprit.


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