FRACTEUS matrice d'1 identité chaotique quantique / réflexion instable déformée évolutive aléatoire du je en mots / perceptions… MATRICE code source à multiples variables / dimensions connues et inconnues / coefficients espace temps indéterminés / ensemble apparemment ordonné / interface / témoignage… THEO BLAST sujet / terrain / 2 la matrice / je / est 1 / infinité (d') autre(s) / provisoirement définitif & définitivement provisoire…

 


La Spirale, suite

 

I. LA TABLE RASE


1. Transcendance, Dieu, dieux & consort

Un grand mot, un gros mot, qui permet à l'homme de s'imaginer un au-dessus. Un mot qui rime étrangement avec mystère, dieu, etc. Tous les dieux du monde ne sont que des projections poétiques de notre insatisfaction et de notre orgueil. Plus le dieu est puissant et grand et plus je participe de sa puissance et de sa grandeur. De même, parallèlement, la transcendance est une excuse suprême servant à justifier nos faiblesses ou nos impuissances. C'est une excuse, une justification, une sécurisation, un refuge, en cela elle est utile.

Ce qui est présenté comme dépassant l'homme est suspect. Selon quels critères? De quel droit sommes-nous dépassés par quoi que ce soit ? Nous ne sommes dépassés par rien comme nous sommes dépassés par tout, par la pierre qui a des millénaires de plus que nous, par l'eau que nous buvons, etc.

La transcendance n'est que l'idée d'un ordre établi, qui nous échappe, contre lequel on ne peut donc rien faire. La tentation de tout système est d'intégrer les autres systèmes, de tout intégrer. Aucun système ne prônerait une hypothèse contradictoire qui puisse cohabiter avec lui. Et pourtant c'est ce qui se passe tous les jours dans notre vie. La transcendance, parce qu'elle nous échappe, tiendrait du mystère. Or le mystère en tant qu'explication suffisante n'est qu'un ersatz de système logique, d'ordre, et fait partie de cet ordre.

Il n'y a aucun dieu qui tienne, aucune transcendance. Dieu existe comme il n'existe pas. Chacun de nous le fait exister à sa manière, et plus on y croit, plus son existence est réelle. Elle n'est pas vraie, mais elle est réelle, ce n'est qu'un reflet dans notre miroir, reflet touchant d'ailleurs, reflet quand même. Certains préfèreront continuer à croire parce que cela leur apporte réconfort voire confort : tant mieux pour eux. Auto-persuasion, plus ou moins nécessaire, au même titre que d'autres et non moins compréhensible, non moins louable. D'autres préféreront se dire dieux eux-mêmes, s'ils y croient ils auront raison. C'est une question d'optique. D'autres s'en tiendront à la solitude de l'homme, de soi-même, et transfèreront leurs illusions sur autre chose. Ce n'est qu'affaire d'acceptation, assumer, et l'on s'en porte très bien.

La métaphysique se ramène en fait à l'éthique, c'est ce qui compte puisque ainsi l'on peut bâtir son système de références. Attention, une éthique qui serait purement personnelle, nullement imposable à autrui sauf si autrui vous le demande et a le choix de l'appliquer ou pas, de la faire sienne ou pas.

Il existe des transcendances de tous types, qui varient selon les âges : dieux, bien entendu, mais aussi nature, sciences, bien, beau, collectivité (du style : inconscient collectif)… Toutes ne sont qu'une différence de mots qui ont le même sens, celui qui remplit la même fonction : expliquer quand on ne peut pas expliquer, quand on ne peut pas se satisfaire de l'explication première en fait, ou et se rassurer, se consoler.

En marge :

• Attention aux justifications des intolérances de cette façon : on doit pouvoir continuer à avoir le choix, c'est-à-dire que chacun doit pouvoir continuer à s'auto-persuader de la façon qui lui convient, et personne ne doit aller jusqu'à convaincre l'autre, et même le forcer à adopter une illusion qui n'est pas celle qu'il a choisi.

• Il y a une infinité de possibilités, de virtuels, le réel peut être considéré comme une dictature si on s'y prend sans recul.

• On pourrait parler pendant trente ou trois cents pages de la question de la transcendance. Ce n'est pas l'objet de cet ouvrage, qui ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes, mais qui ne va pas — pas le temps, ni la pertinence, commencer à s'acharner sur les portes.


© Fracteus, tous droits réservés.
 
avant après
  au hasard d'un clic
Fracteus, version 0.0